À propos d’une couverture de Politis : questions sur la photographie
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À propos d’une couverture de Politis : questions sur la photographie
http://www.acrimed.org/article3503.html
Un article en ligne que j'ai bien aimé
Qui discute des photographies (pas très alternatives) dans la presse (alternative).
Et en particulier dans un numéro de Politis, qui parle justement de simplicité volontaire.
Un article en ligne que j'ai bien aimé
Qui discute des photographies (pas très alternatives) dans la presse (alternative).
Et en particulier dans un numéro de Politis, qui parle justement de simplicité volontaire.
Invité- Invité
Re: À propos d’une couverture de Politis : questions sur la photographie
Bonne réflexion en effet... Surtout en utilisant un journal comme politis en exemple !
Merci pour le lien.
Merci pour le lien.
Re: À propos d’une couverture de Politis : questions sur la photographie
Plusieurs choses me viennent à l'esprit en lisant cet article, alors ça va être un peu fouillis (je pense que vous commencez à vous habituer):
- d'abord, merci pour cet article, il est très intéressant et pose de très bonnes questions.
- la recherche des sources photo de ce numéro montre que politis a au moins la décence d'acheter des photos dans des banques de données, certes pour 3 cahouètes, et de citer les sources clairement, ce n'est pas le cas de toutes les publications.
° Donc, ils n'ont pas volé la photo sur le net (il arrive que des photographes amateurs ou non retrouvent leurs photos dans des publications, bien entendu, ils ne sont pas cités comme sources et, re-bien-entendu, ils peuvent toujours courir pour toucher quoi que ce soit).
° Ils ont tout de même fait une démarche minimum de recherche d'illustration. Ca pourrait paraître logique, mais de plus en plus, on voit des publications internet ou papier qui créent leur fond photo en faisant miroiter aux photographes amateurs des revenus complémentaires mirobolants. Là encore, la paie se compte en cahouètes, quand il en reste, si toutes les conditions sont remplies. Par exemple, le journal 20 minutes (oui, bon, je sais, c'est pas non plus de la référence) s'est lancé dans la constitution d'un fond. Ils ont donc promis des revenus aux photographes qui leur enverraient des photos en précisant des conditions ubuesques, et en prévenant que les photos allaient faire partie d'un fond international qui pourrait être vendu selon leur bon plaisir.20 minutes n'est pas le seul à le faire.
- maintenant, oui, ils ont acheté leurs photos, dont les messages de base n'avaient certainement rien à voir avec les sujets développés dans l'article. Pourquoi ne pas avoir fait appel à un photographe?
°Je ne prétend pas détenir la réponse, mais il me semble avoir compris que les publications rechignent à engager des photographes pour composer des prises de vue en adéquation avec le ton des articles. Economies d'un côté, simplification du boulot de l'autre, peut-être un peu de fainéantise? Les photographes sont les parents pauvres de la presse, et ce depuis un moment, on les diabolise à tout craint en leur faisant porter la responsabilité de l'essoufflement de la presse écrite. Les bougres refusent de se contenter d'une miette en guise de salaire, vous vous rendez compte?
- sur l'image elle-même, enfin les images utilisées par les publications alternatives. J'ai peut-être tord,mais je pense qu'ils suivent le bon vieux principe de séduction pour attirer le chaland. Et comme les personnes qui se tournent vers cette presse sont de moins en moins de "vrais" alternatifs, mais plus des bobos qui rêvent de rupture de ban en se fantasmant un nouveau monde, c'est eux qu'il faut attirer. Les publications alternatives aussi ont besoin de vivre, et pour ça, il leur faut des lecteurs.
- l'article aborde aussi la question du coût global de l'image aujourd'hui. Le moindre pégu armé d'un smartphone se prend pour un photographe. Il suffit de lui faire miroiter un peu de gloire et de célébrité pour lui faire cracher son image, qui ne vaudra pas grand chose, mais qu'on pourra refourguer plus tard. Tout le monde veut être photographe, on leur offre une illusion d'entrée dans ce monde là.
- quid des vrais photographes? C'est simple: du racket organisé à grande échelle. Celui qui veut bosser n'a pas le choix que de se soumettre à ces règles là, on s'en fout si il ne peut pas en vivre. Les règles du capitalisme sauvage s'appliquent plus que jamais dans cette profession. Les reporters photographes sont une espèce en voie d'extinction, un long reportage coûteux n'intéresse plus les rédactions, il faut de la rentabilité immédiate.
je n'accuse pas les photographes amateurs d'avoir fait baisser les prix. Lorsque la vague des premiers numériques à pas cher a débarqué, les fournisseurs d'images en ont profité pour faire couler les prix du marché, arguant que les amateurs feraient aussi bien que les pros.
Et conclusion, puisqu'il en faut une, les publications alternatives se comportent comme les publications mainstream. J'espère qu'elles ne le font pas toutes.
- d'abord, merci pour cet article, il est très intéressant et pose de très bonnes questions.
- la recherche des sources photo de ce numéro montre que politis a au moins la décence d'acheter des photos dans des banques de données, certes pour 3 cahouètes, et de citer les sources clairement, ce n'est pas le cas de toutes les publications.
° Donc, ils n'ont pas volé la photo sur le net (il arrive que des photographes amateurs ou non retrouvent leurs photos dans des publications, bien entendu, ils ne sont pas cités comme sources et, re-bien-entendu, ils peuvent toujours courir pour toucher quoi que ce soit).
° Ils ont tout de même fait une démarche minimum de recherche d'illustration. Ca pourrait paraître logique, mais de plus en plus, on voit des publications internet ou papier qui créent leur fond photo en faisant miroiter aux photographes amateurs des revenus complémentaires mirobolants. Là encore, la paie se compte en cahouètes, quand il en reste, si toutes les conditions sont remplies. Par exemple, le journal 20 minutes (oui, bon, je sais, c'est pas non plus de la référence) s'est lancé dans la constitution d'un fond. Ils ont donc promis des revenus aux photographes qui leur enverraient des photos en précisant des conditions ubuesques, et en prévenant que les photos allaient faire partie d'un fond international qui pourrait être vendu selon leur bon plaisir.20 minutes n'est pas le seul à le faire.
- maintenant, oui, ils ont acheté leurs photos, dont les messages de base n'avaient certainement rien à voir avec les sujets développés dans l'article. Pourquoi ne pas avoir fait appel à un photographe?
°Je ne prétend pas détenir la réponse, mais il me semble avoir compris que les publications rechignent à engager des photographes pour composer des prises de vue en adéquation avec le ton des articles. Economies d'un côté, simplification du boulot de l'autre, peut-être un peu de fainéantise? Les photographes sont les parents pauvres de la presse, et ce depuis un moment, on les diabolise à tout craint en leur faisant porter la responsabilité de l'essoufflement de la presse écrite. Les bougres refusent de se contenter d'une miette en guise de salaire, vous vous rendez compte?
- sur l'image elle-même, enfin les images utilisées par les publications alternatives. J'ai peut-être tord,mais je pense qu'ils suivent le bon vieux principe de séduction pour attirer le chaland. Et comme les personnes qui se tournent vers cette presse sont de moins en moins de "vrais" alternatifs, mais plus des bobos qui rêvent de rupture de ban en se fantasmant un nouveau monde, c'est eux qu'il faut attirer. Les publications alternatives aussi ont besoin de vivre, et pour ça, il leur faut des lecteurs.
- l'article aborde aussi la question du coût global de l'image aujourd'hui. Le moindre pégu armé d'un smartphone se prend pour un photographe. Il suffit de lui faire miroiter un peu de gloire et de célébrité pour lui faire cracher son image, qui ne vaudra pas grand chose, mais qu'on pourra refourguer plus tard. Tout le monde veut être photographe, on leur offre une illusion d'entrée dans ce monde là.
- quid des vrais photographes? C'est simple: du racket organisé à grande échelle. Celui qui veut bosser n'a pas le choix que de se soumettre à ces règles là, on s'en fout si il ne peut pas en vivre. Les règles du capitalisme sauvage s'appliquent plus que jamais dans cette profession. Les reporters photographes sont une espèce en voie d'extinction, un long reportage coûteux n'intéresse plus les rédactions, il faut de la rentabilité immédiate.
je n'accuse pas les photographes amateurs d'avoir fait baisser les prix. Lorsque la vague des premiers numériques à pas cher a débarqué, les fournisseurs d'images en ont profité pour faire couler les prix du marché, arguant que les amateurs feraient aussi bien que les pros.
Et conclusion, puisqu'il en faut une, les publications alternatives se comportent comme les publications mainstream. J'espère qu'elles ne le font pas toutes.
iria- Localisation : Bretagne
Date d'inscription : 29/03/2009
Re: À propos d’une couverture de Politis : questions sur la photographie
iria > A vrai dire, les photographes qui veulent sauver leur profession, c'est pas ça qui m'intéresse le plus... Ce qui m'interpelle c'est le fait de montrer n'importe quelle image pour illustrer n'importe quoi.
D'ailleurs, dans l'actualité ce matin, ça parle d'une femme journaliste chez France 2 dont on a utilisé l'image pour illustrer un reportage sur la délinquance & les minorités éthniques... http://www.humanite.fr/05_01_2011-plainte-dune-journaliste-de-france-2-contre-sa-direction-461394
... et ça me fait penser : En commençant un boulot, il m'est déjà arrivé qu'on me demande de signer une autorisation à l'avance d'utiliser des images de moi pour les publier (!). Chose que j'ai refusée. Pas question de donner une autorisation sans savoir de quoi il retourne (quelle image en particulier et pour illustrer quoi en particulier).
D'ailleurs, dans l'actualité ce matin, ça parle d'une femme journaliste chez France 2 dont on a utilisé l'image pour illustrer un reportage sur la délinquance & les minorités éthniques... http://www.humanite.fr/05_01_2011-plainte-dune-journaliste-de-france-2-contre-sa-direction-461394
... et ça me fait penser : En commençant un boulot, il m'est déjà arrivé qu'on me demande de signer une autorisation à l'avance d'utiliser des images de moi pour les publier (!). Chose que j'ai refusée. Pas question de donner une autorisation sans savoir de quoi il retourne (quelle image en particulier et pour illustrer quoi en particulier).
Invité- Invité
Re: À propos d’une couverture de Politis : questions sur la photographie
Je déduis de ta réponse que tu connais le problème bien mieux que moi.
Et pour ce qui est de l'utilisation des photos n'importe comment, ben c'est pas vraiment une nouveauté, c'est juste de plus en plus flagrant. Donc oui, on pourrait espérer que les magasines alternatifs sortent du lot, mais ils fonctionnent sur les mêmes principes que les autres.
Et pour ce qui est de l'utilisation des photos n'importe comment, ben c'est pas vraiment une nouveauté, c'est juste de plus en plus flagrant. Donc oui, on pourrait espérer que les magasines alternatifs sortent du lot, mais ils fonctionnent sur les mêmes principes que les autres.
iria- Localisation : Bretagne
Date d'inscription : 29/03/2009
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