la route de Compostelle
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Philomenne
floriali
Panthera Pardhus
7 participants
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la route de Compostelle
J'ai emprunté aujourd'hui à la bibliothèque un livre intitulé "en avant, route!" d'Alix de Saint André.
L'auteur raconte son expérience du chemin de Compostelle qu'elle a parcouru 3 fois, la première "avec un sac d'idées préconçues qui se sont envolées une à une au fil des étapes".
Quelqu'un l'a-t-il déjà lu? Et si certains d'entre vous ont déjà fait ce parcours, accepteriez-vous de nous faire part de votre expérience?
L'auteur raconte son expérience du chemin de Compostelle qu'elle a parcouru 3 fois, la première "avec un sac d'idées préconçues qui se sont envolées une à une au fil des étapes".
Quelqu'un l'a-t-il déjà lu? Et si certains d'entre vous ont déjà fait ce parcours, accepteriez-vous de nous faire part de votre expérience?
Panthera Pardhus- Administrateur
- Date d'inscription : 11/12/2010
Re: la route de Compostelle
Bonsoir
J'en ai fait une toute petite partie il y a quelques années, la plus belle, entre le puy et velay et Conques. Pour moi ce fut très très difficile physiquement, mais j'ai adoré l'ambiance et j'ai aimé relever le challenge et aller au bout de mes forces. J'ai aimé les rencontres, dormir dans un gite communal ou un couvent, c'est globalement une expérience très enrichissante.
Bon ceci dit je ne pourrais pas recommencer, à cause de mes problèmes de santé !
Mais je conseille à quiconque qui a un peu d'entrainement et l'envie de réfléchir au contact de la nature et d'un chemin millénaire d'y aller.
J'en ai fait une toute petite partie il y a quelques années, la plus belle, entre le puy et velay et Conques. Pour moi ce fut très très difficile physiquement, mais j'ai adoré l'ambiance et j'ai aimé relever le challenge et aller au bout de mes forces. J'ai aimé les rencontres, dormir dans un gite communal ou un couvent, c'est globalement une expérience très enrichissante.
Bon ceci dit je ne pourrais pas recommencer, à cause de mes problèmes de santé !
Mais je conseille à quiconque qui a un peu d'entrainement et l'envie de réfléchir au contact de la nature et d'un chemin millénaire d'y aller.
floriali- Localisation : la campagne près de Paris
Date d'inscription : 30/09/2009
Re: la route de Compostelle
Merci Floriali!
Cela fait partie des choses que j'aimerais faire au moins une fois, même si je doute que mon emploi du temps me permette de faire la totalité du parcours. Je crois que je me contenterai aussi d'une partie.
Cela fait partie des choses que j'aimerais faire au moins une fois, même si je doute que mon emploi du temps me permette de faire la totalité du parcours. Je crois que je me contenterai aussi d'une partie.
Panthera Pardhus- Administrateur
- Date d'inscription : 11/12/2010
Re: la route de Compostelle
Une de mes amies d'enfance a fait le totalité du parcours (jusqu'à la mer!), elle a mis environ un mois et demi (elle est très sportive). Physiquement c'était dur mais elle s'était donné ce défi et elle était très contente d'être arrivée au bout.
Re: la route de Compostelle
Bon....alors il me faut un stage commando avant, j'ai que trois semaines pour faire l'aller-retour!!
Panthera Pardhus- Administrateur
- Date d'inscription : 11/12/2010
Re: la route de Compostelle
J'ai acheté ce livre cet été et je l'ai commencé. J'aime bien la manière qu'à Alix de Saint André de raconter ce périple.
iria- Localisation : Bretagne
Date d'inscription : 29/03/2009
Re: la route de Compostelle
Panthera Pardhus a écrit:Bon....alors il me faut un stage commando avant, j'ai que trois semaines pour faire l'aller-retour!!
Il y a d'autres sentiers pour ceux qui ont moins le temps, par exemple le sentier de "Stevenson" qui retrace son périple avec un âne dans les Cévennes. Même s'il n'y a pas le même côté spirituel...
bluemyrtille- Age : 53
Localisation : Gers
Date d'inscription : 07/09/2008
Re: la route de Compostelle
Philomenne a écrit:Une de mes amies d'enfance a fait le totalité du parcours (jusqu'à la mer!), elle a mis environ un mois et demi (elle est très sportive). Physiquement c'était dur mais elle s'était donné ce défi et elle était très contente d'être arrivée au bout.
En partant d'où ? Il y a plusieurs chemin...
bluemyrtille- Age : 53
Localisation : Gers
Date d'inscription : 07/09/2008
Re: la route de Compostelle
c'est vrai que le ton adopté par l'auteur est très plaisant, un mélange d'auto-dérision, d'humour caustique et de gravité. Et aussi des conseils pratiques, comme la liste des affaires nécessaires au voyage.
Effectivement, il y a plusieurs chemins, le "vrai" pèlerinage étant celui que l'on entreprend au départ de chez soi.
Effectivement, il y a plusieurs chemins, le "vrai" pèlerinage étant celui que l'on entreprend au départ de chez soi.
Panthera Pardhus- Administrateur
- Date d'inscription : 11/12/2010
Re: la route de Compostelle
dans un pelerinage, je pense que ce n'est pas le lieu à atteindre qui compte, mais le trajet et ce que l'on vit, physiquement et intérieurement, lors du voyage.
Invité- Invité
Re: la route de Compostelle
Je le pense aussi. Quand je parlais du "vrai" pèlerinage, je pensais plus aux personnes pour qui Compostelle a une signification religieuse.
Pour moi, peu importe d'où je pars et où je terminerai le voyage, je suis juste convaincue que ce sera une belle expérience de cheminement intérieur, et que les rencontres faites m'enrichiront émotionnellement
Pour moi, peu importe d'où je pars et où je terminerai le voyage, je suis juste convaincue que ce sera une belle expérience de cheminement intérieur, et que les rencontres faites m'enrichiront émotionnellement
Panthera Pardhus- Administrateur
- Date d'inscription : 11/12/2010
Re: la route de Compostelle
bluemyrtille a écrit:Philomenne a écrit:Une de mes amies d'enfance a fait le totalité du parcours (jusqu'à la mer!), elle a mis environ un mois et demi (elle est très sportive). Physiquement c'était dur mais elle s'était donné ce défi et elle était très contente d'être arrivée au bout.
En partant d'où ? Il y a plusieurs chemin...
En partant du Puy en Velay. Je crois que ça fait environ 1200 km. Mais on ne fait généralement que l'aller... elle a fait le retour en train.
Re: la route de Compostelle
Merci pour la carte Raymond !
Panthera Pardhus- Administrateur
- Date d'inscription : 11/12/2010
Re: la route de Compostelle
Moi aussi ça me plairait beaucoup de faire un bout de ce parcours mais, bien sûr, j'aimerais le faire à cheval (ma grande passion).
Re: la route de Compostelle
Philomenne a écrit:bluemyrtille a écrit:Philomenne a écrit:Une de mes amies d'enfance a fait le totalité du parcours (jusqu'à la mer!), elle a mis environ un mois et demi (elle est très sportive). Physiquement c'était dur mais elle s'était donné ce défi et elle était très contente d'être arrivée au bout.
En partant d'où ? Il y a plusieurs chemin...
En partant du Puy en Velay. Je crois que ça fait environ 1200 km. Mais on ne fait généralement que l'aller... elle a fait le retour en train.
ça fait si je compte bien une moyenne de 40Km par jour. Elle doit être effectivement sportive ! Généralement les étapes sont entre 20 et 30 km ça dépend du dénivelé.
bluemyrtille- Age : 53
Localisation : Gers
Date d'inscription : 07/09/2008
Re: la route de Compostelle
Oui, elle a fait 40-45 km par jour, en partant très tôt le matin et en arrivant en début d'après-midi (c'était l'été donc c'était plus confortable par rapport à la chaleur). Et elle est effectivement très, très sportive.
Re: la route de Compostelle
Ma mère (55 bientôt 56ans) est randonneuse depuis longtemps (c'est également son métier : elle s'occupe des balisages des chemins, vérifier que tout est bien praticable etc.. pour le conseil général du Nord) et pareil elle fait 40 bornes à pieds sur une journée sans problème, d'ailleurs elle a fait une grosse partie de Compostelle également depuis le Puy... Moi si j'en fais à peine 10 je galère à mort !!! Question d'entrainement, de motivation et aussi d'une certaine passion je pense...
Re: la route de Compostelle
J'aimerai bien faire ce chemin au moins une fois dans ma vie. Mais en partant de Bretagne (y'a plusieurs chemins qui partent de Bretagne), ça rallonge un peu le trajet. Sans compter qu'avec mon entraînement actuel, je décéderai bien avant d'être sortie de la région.
iria- Localisation : Bretagne
Date d'inscription : 29/03/2009
Re: la route de Compostelle
quel optimisme....
non, iria, ce qui compte ce n'est pas d'arriver à faire le trajet intégralement à pieds, c'est de partir et de vivre ce que tu as à vivre en chemin. Peu importe si tu dois t'arrêter et finir en train ou en car.
non, iria, ce qui compte ce n'est pas d'arriver à faire le trajet intégralement à pieds, c'est de partir et de vivre ce que tu as à vivre en chemin. Peu importe si tu dois t'arrêter et finir en train ou en car.
Invité- Invité
Re: la route de Compostelle
Je sais que ce qui est le plus intéressant dans ce chemin, c'est la quête de soi et les rencontres. Mais je me dis aussi qu'il doit être fait à pieds.
Je n'ai aucune justification logique à cette affirmation.
Je n'ai aucune justification logique à cette affirmation.
iria- Localisation : Bretagne
Date d'inscription : 29/03/2009
Re: la route de Compostelle
Ça m'a fait bien rire ta phrase "Sans compter qu'avec mon entraînement actuel, je décéderai bien avant d'être sortie de la région" car ça serait pareil pour moi !!
Re: la route de Compostelle
Si j'en crois le récit de mon amie, la partie la plus agréable est celle qui se fait en France. En Espagne, il y a beaucoup de tronçons de route, pas très agréables à parcourir et d'ailleurs, plus le temps passait plus elle faisait de kilomètres dans une journée parce que justement, c'était moins sympa. Je pense comme Raymond Pin que l'important n'est pas de tout faire mais de faire à sa mesure ; c'est l'expérience du cheminement qui est intéressante. D'ailleurs, le chemin de Compostelle n'est sûrement pas le seul intéressant... à chacun son défi personnel.
Re: la route de Compostelle
oui, dans le chemins de Compostelle, c'est la foi qui guide les pas (en théorie) et surtout justifie le terminus (pieds nus et/ou sur les genoux, pour les plus extrémistes, comme cela se fait en Irlande pour la grimpettte au Croagh Patrick...), donc pour un athée ou un croyant en autre chose, la destination variera.Philomenne a écrit:... à chacun son défi personnel.
Invité- Invité
Re: la route de Compostelle
J'ai fait une partie du chemin, du Puy aux alentours de Cahors. Je ne suis pas catholique, mais ça n'était pas un problème.
C'est en préparant mon chemin que j'ai commencé à entendre parler de simplicité, désencombrement, etc. Par le sac à dos ! J'ai découvert la "Marche Ultra-Légère" ou MUL (dont j'ai donné le lien ailleurs) et je me suis rendue compte que ça s'appliquait au reste de ma vie.
A l'époque, je venais de me faire ma traversée du désert personnelle. Un an dans une grande ville, officiellement pour passer ma 3e année de licence, mais en vrai cette année j'avais échoué là parce que mes autres projets avaient échoués. Le désert parce qu'il n'y a rien de tel qu'une grosse ville pour ne plus avoir de contact social... Bref une grosse année de remise en question et de déprime, à un moment je me suis dit qu'il fallait que je lâche tout, que je reprenne à zéro. Donc un sac sur le dos et hop, n'importe quelle route. Puis j'ai entendu parler de Compostelle, je me suis dit que ça serait pas mal de commencer sur une chemin balisé
Nan mais petit à petit je me suis rendue compte qu'il me fallait des réponses "spirituelles", de quoi réfléchir à moi-même et à ma vie et que pour ça suivre le chemin semblait intéressant. Et ce fut vrai.
Je suis partie sans préparation physique. Mon sac faisait 13kg avec l'eau et la nourriture, optimisé pour que je sois indépendante. J'avais peu de sous, je ne pensais pas dormir en gîte, donc tente et sac de couchage... Je sais que j'aurais pu virer des choses.
J'ai profité d'une visite à la famille dans la région du puy pour démarre de là-bas ; sinon je serais partie de chez moi.
Le premier jour, j'ai péniblement fait 10 km, je me suis beaucoup arrêté, j'ai souffert.
Une semaine plus tard, je soufflais moins, je m'arrêtais moins, et je faisais 25 km par jour. Parfois moins, parfois plus ; en général je m'arrêtais pour faire la sieste durant les heures les plus chaudes, puis vers 6H je savais ou je dormais. Au final j'ai peu dormi sous la tente, mais c'était pratique de l'avoir quand même.
C'était un vrai pélerinage, pas dans le sens où je communiais avec un Dieu auquel je ne crois pas, hein, mais où j'accomplissais des étapes, à la fois sur le chemin physique mais surtout dans ma tête. C'est très spécial. L'ambiance sur le chemin a beaucoup joué, pas sûr que j'aurais vécu la même chose en traversant la Corse. Entourée de gens croyants et non-croyants mais ayant une vie spirituelle, avec lors des arrêts une ambiance spéciale, ça fait bouger. On croise souvent les mêmes gens, on lie amitié, on découvre d'autres manières de vivre... Il y a un "esprit" qui habite ce chemin qui est assez unique. Je me suis parfois sentie embêté avec mon absence de culture catholique ("bon sang mais queskifon ? Et moi je fais quoi ? Au secours !") mais pourtant bien accueillie (tiens ils vont pas lapider la sorcière impie que je suis ? Bon ben... cool, je vais leur proposer du saucisson). Ça n'a pas été autant un frein que je le craignais. J'ai fait mon pélerinage même si le but n'était pas de m'incliner devant St-Roch. A savoir : quasiment jusqu'à l'Espagne, sur le chemin le saint qu'on croise à tout les carrefour, c'est Saint Roch, Saint Jacques on le voit pas beaucoup... Historiquement, c'est son chemin...
Ce qui est rigolo c'est qu'il y a des étapes dans un pèlerinage que chaque pèlerin semble franchir. On croirait presque au destin. Mais chacun de ceux qui restaient un peu longtemps sur le chemin finissaient par partager le même genre d'histoires. "Le moment où j'ai eu peur pour ma vie et où je m'en suis sortie", "le moment où je me disais que je n'y arriverais plus et où j'en ai fait plus", etc... On retrouve tout ça dans le pélerin de Compostelle de Paulo Coelho, ça m'a fait bizarre en le lisant. En moins ésotérique, quand même. Mais à peine.
Bref, j'ai appris des trucs sur moi durant ce voyage, sur ce qu'il y avait dans ma tête mais aussi sur mon corps. Franchement, je ne pensais pas que j'y arriverais. Pourtant, chaque jour, je repartais plus loin et plus longtemps. Parfois, quand je traverse une crise de manque de confiance, je repense à ça et je me dit "tu l'as fait ! alors arrête de te dévaloriser !".
A un moment, j'ai senti que j'avais trouvé ce que je cherchais. Un ensemble de petits trucs. Je me suis "trouvé" même si c'est un peu con d'écrire ça... J'ai trouvé ce qui était important pour moi dans la vie, ce que je devais garder, me battre pour le garder même si besoin.
J'ai marché encore deux jours, mais j'avais fait le tour. A ce moment, continuer ne me semblait plus nécessaire. Je savais où j'allais dans la vie.
Bien sûr, ne pas aller juqu'à Saint-Jacques était un peu frustrant par certains côtés. Mais ça aurait gâché le voyage de continuer. J'avais fait la route que je devais parcourir, je me sentais bien dans mes baskets, il était temps de revenir à la vie quotidienne et de lui donner son sens.
Ce fut bizarre de sortir du chemin, de se retrouver dans les transports en commun (la galère pour revenir de Cahors... Un autre genre d'épopée). Mais la force que j'ai acquise sur le chemin, je la garde.
Je sais qu'un jour je finirais ce chemin. Mais pas seule. C'est pour moi ainsi que je dois faire la deuxième partie du trajet : avec quelqu'un.
Voilà mon témoignage
C'est en préparant mon chemin que j'ai commencé à entendre parler de simplicité, désencombrement, etc. Par le sac à dos ! J'ai découvert la "Marche Ultra-Légère" ou MUL (dont j'ai donné le lien ailleurs) et je me suis rendue compte que ça s'appliquait au reste de ma vie.
A l'époque, je venais de me faire ma traversée du désert personnelle. Un an dans une grande ville, officiellement pour passer ma 3e année de licence, mais en vrai cette année j'avais échoué là parce que mes autres projets avaient échoués. Le désert parce qu'il n'y a rien de tel qu'une grosse ville pour ne plus avoir de contact social... Bref une grosse année de remise en question et de déprime, à un moment je me suis dit qu'il fallait que je lâche tout, que je reprenne à zéro. Donc un sac sur le dos et hop, n'importe quelle route. Puis j'ai entendu parler de Compostelle, je me suis dit que ça serait pas mal de commencer sur une chemin balisé
Nan mais petit à petit je me suis rendue compte qu'il me fallait des réponses "spirituelles", de quoi réfléchir à moi-même et à ma vie et que pour ça suivre le chemin semblait intéressant. Et ce fut vrai.
Je suis partie sans préparation physique. Mon sac faisait 13kg avec l'eau et la nourriture, optimisé pour que je sois indépendante. J'avais peu de sous, je ne pensais pas dormir en gîte, donc tente et sac de couchage... Je sais que j'aurais pu virer des choses.
J'ai profité d'une visite à la famille dans la région du puy pour démarre de là-bas ; sinon je serais partie de chez moi.
Le premier jour, j'ai péniblement fait 10 km, je me suis beaucoup arrêté, j'ai souffert.
Une semaine plus tard, je soufflais moins, je m'arrêtais moins, et je faisais 25 km par jour. Parfois moins, parfois plus ; en général je m'arrêtais pour faire la sieste durant les heures les plus chaudes, puis vers 6H je savais ou je dormais. Au final j'ai peu dormi sous la tente, mais c'était pratique de l'avoir quand même.
C'était un vrai pélerinage, pas dans le sens où je communiais avec un Dieu auquel je ne crois pas, hein, mais où j'accomplissais des étapes, à la fois sur le chemin physique mais surtout dans ma tête. C'est très spécial. L'ambiance sur le chemin a beaucoup joué, pas sûr que j'aurais vécu la même chose en traversant la Corse. Entourée de gens croyants et non-croyants mais ayant une vie spirituelle, avec lors des arrêts une ambiance spéciale, ça fait bouger. On croise souvent les mêmes gens, on lie amitié, on découvre d'autres manières de vivre... Il y a un "esprit" qui habite ce chemin qui est assez unique. Je me suis parfois sentie embêté avec mon absence de culture catholique ("bon sang mais queskifon ? Et moi je fais quoi ? Au secours !") mais pourtant bien accueillie (tiens ils vont pas lapider la sorcière impie que je suis ? Bon ben... cool, je vais leur proposer du saucisson). Ça n'a pas été autant un frein que je le craignais. J'ai fait mon pélerinage même si le but n'était pas de m'incliner devant St-Roch. A savoir : quasiment jusqu'à l'Espagne, sur le chemin le saint qu'on croise à tout les carrefour, c'est Saint Roch, Saint Jacques on le voit pas beaucoup... Historiquement, c'est son chemin...
Ce qui est rigolo c'est qu'il y a des étapes dans un pèlerinage que chaque pèlerin semble franchir. On croirait presque au destin. Mais chacun de ceux qui restaient un peu longtemps sur le chemin finissaient par partager le même genre d'histoires. "Le moment où j'ai eu peur pour ma vie et où je m'en suis sortie", "le moment où je me disais que je n'y arriverais plus et où j'en ai fait plus", etc... On retrouve tout ça dans le pélerin de Compostelle de Paulo Coelho, ça m'a fait bizarre en le lisant. En moins ésotérique, quand même. Mais à peine.
Bref, j'ai appris des trucs sur moi durant ce voyage, sur ce qu'il y avait dans ma tête mais aussi sur mon corps. Franchement, je ne pensais pas que j'y arriverais. Pourtant, chaque jour, je repartais plus loin et plus longtemps. Parfois, quand je traverse une crise de manque de confiance, je repense à ça et je me dit "tu l'as fait ! alors arrête de te dévaloriser !".
A un moment, j'ai senti que j'avais trouvé ce que je cherchais. Un ensemble de petits trucs. Je me suis "trouvé" même si c'est un peu con d'écrire ça... J'ai trouvé ce qui était important pour moi dans la vie, ce que je devais garder, me battre pour le garder même si besoin.
J'ai marché encore deux jours, mais j'avais fait le tour. A ce moment, continuer ne me semblait plus nécessaire. Je savais où j'allais dans la vie.
Bien sûr, ne pas aller juqu'à Saint-Jacques était un peu frustrant par certains côtés. Mais ça aurait gâché le voyage de continuer. J'avais fait la route que je devais parcourir, je me sentais bien dans mes baskets, il était temps de revenir à la vie quotidienne et de lui donner son sens.
Ce fut bizarre de sortir du chemin, de se retrouver dans les transports en commun (la galère pour revenir de Cahors... Un autre genre d'épopée). Mais la force que j'ai acquise sur le chemin, je la garde.
Je sais qu'un jour je finirais ce chemin. Mais pas seule. C'est pour moi ainsi que je dois faire la deuxième partie du trajet : avec quelqu'un.
Voilà mon témoignage
Alyrian- Age : 38
Localisation : Chambéry
Date d'inscription : 21/02/2009
Re: la route de Compostelle
Merci de l'avoir partagé. Si je peux faire un morceau du chemin, je pense que ce sera un peu dans l'état d'esprit que tu décris ( je serai juste moins embarrassée sur les questions religieuses ayant eu droit à la "totale": caté, petite communion, grande solennelle etc... plus le scandale quand j'ai dit "non on se marie pas et non pas de baptême pour la progéniture!!)
Panthera Pardhus- Administrateur
- Date d'inscription : 11/12/2010
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