La Simplicité Volontaire
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Article : le chemin de la simplicité

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Message par calispera Ven 27 Oct 2006 - 23:05

Voici un autre article écrit par un anglais. Je l'ai traduit il y a plus d'un mois.

C'est un texte qui m'a beaucoup plu et qui m'a fait réfléchir. Ce n'est pas une texte à tendance politique ou dans un logique cartésienne, sur la simplicité, c'est plutôt à orientation psychologique ou spirituelle, bien que les pieds sur terre.

Il touche à la notion de temps. Or ce thème là est rarement abordé en simplicité volontaire excepté concernant le temps de travail.

Et pourtant, je pense que c'est un des points de départ fondamental. Je le vois autour de moi, et j'en suis effarée : il est devenu "normal"(courant et accepté) d'arriver en retard presque partout, il est normal de quitter avant la fin d'une activité, d'interrompre les activités au beau milieu, de faire plusieurs activités à la fois, d'annuler un rendez-vous en dernière minute, (quitte à prévenir par portable 5 minutes trop tard), de ne pas tenir compte des autres participants pour toutes ces choses là.

Bon, là je déborde... me suis laissée aller, l'article parle tout de même d'autre chose Wink)
Le voici.

******************************

Le chemin de la simplicité - Commencer à l'instant présent


Traduction de l'article intitulé :
"The Path Of Simplicity - Begin in This Very Moment"
écrit par Michael Lewin
paru dans le bulletin du http://www.simpleliving.net en juillet-août 2006
à la page :
http://www.simpleliving.net/news/2006_july_august.asp#04

"Ma hutte se trouve au milieu d'une forêt dense,
Chaque année le lierre croît davantage.
Pas de nouvelles des affaires des hommes,
Seulement le chant occasionnel d'un bûcheron.
Le soleil brille et je raccommode mon vêtement;
Quand la lune se lève, je lis des poêmes bouddhistes.
Je n'ai rien à signaler, mes amis
Si vous voulez trouver le sens, arrêtez de courir après tant de choses."

Ryokan (1758-1831)


Avant de commencer à lire cet article, qu'étiez-vous en train de faire, à quoi était occupé votre esprit? Etiez-vous concentré sur une tâche particulière, pleinement attentif, donnant de votre mieux? Ou étiez-vous mentalement ailleurs, distrait par un courant de pensées fragmentaires, totalement inconscient de votre manque d'attention? Si vous fonctionnez un peu comme moi, vous étiez probablement dans cette dernière catégorie, dissipant votre énergie, en train de courir après tant de choses.

Notre préoccupation à faire et atteindre est une anxiété qui s'accumule amplement à partir de notre exposition à des environnement farouchement compétitifs et économiques. Sous l'influence de la finance, les cultures marchandes (qui ont à présent augmenté à un niveau global) s'emploient constamment à maximaliser la production matérielle, la performance, et la consommation, à tout prix. Et dans le processus de nous "affairer" à toutes ces activités, nous pouvons nous perdre, empêchés de poser un regard plus aiguisé sur la vie, de nous poser les questions spirituelles qui peuvent nous mener vers une compréhension enrichie, un éveil plus intense, une vraie libération.

Le chemin peut commencer à l'instant présent

La vie devient difficile quand nous tentons de satisfaire tant d'attentes, qui nous sont souvent imposées, par nous. Nous nous surchargeons de tâches multiples, et finissons par nous sentir coupables quand nous ne parvenons pas à obtenir les résultats désirés. Mener une vie meilleure, simplifiée, plus saine, signifie de lâcher prise sur tant de choses qui nous préoccupent inutilement. Lâcher prise là-dessus, et nous le savons au plus profond de nous, n'est pas essentiel à notre véritable existence.
Une vie nouvelle, une vie enrichie spirituellement qui va nous permettre une appréciation plus pointue, n'est qu'un choix à faire. Dès lors, allons-nous continuer à nous accrocher aux valeurs matérielles de possession et nous permettre de devenir submergés par le stress dans une situation insoutenable pour nous, et pour la planète, et sur le long terme? Ou allons-nous suivre l'exemple de Ryokan et tenter de simplifier notre existence dans des proportions gérables?

Le chemin peut commencer ici

Un jour, un de mes amis submergé par le travail et surmené par le stress, était en retard pour une réunion importante. Il se rua sur sa voiture et fonça vers sa destination pour se retrouver pris dans des embouteillages tout au long du chemin. Il tenta de prendre des déviations, mais sans résultat; il semblait y avoir des bouchons partout. A une vitesse d'escargot, devenu très nerveux, soudainement, sans raison apparente, il prit la décision d'arriver en retard.
J'aime cela : il reformula sa réaction anxieuse habituelle de déni, et accepta la réalité d'une situation qu'il ne pouvait changer. Cela marqua son entrée dans un tout nouveau mode de pensée, dans une tout nouveau mode d'être au monde. Son style de vie affairé, à essayer de jongler avec tant de choses différentes était particulièrement mis en évidence dans cette situation, comme jamais auparavant. Il sut qu'il devrait réduire ses engagements afin d'atteindre plus de sérénité, de contentement et de facilité dans sa vie. Peu après il commença à assister à des retraites et s'engagea selon les préceptes pragmatiques du Bouddhisme (Dharma).

Pour réduire notre fardeau à en faire trop, présumant de nos capacités et donnant plus que le maximum, nous devons commencer quelque part - comme mon ami. Une décision doit être prise, quoi que nous fassions, pour simplifier. Cette décision devient alors notre point de départ, notre entrée dans une nouvelle vie. Nous ne devons plus jamais faire des adaptations pour rester dans les horaires de fous, les emplois du temps surchargés, les objectifs de performance d'une culture économique acharnée; à la place, ce qui nous reste à vivre doit ralentir et s'humaniser pour rejoindre nos réels besoins et désirs.

Nos vies sont précieuses, notre temps est précieux - plus important que les valeurs boursières, plus important que la valeur de l'index F T ...

Le chemin peut être ma vie, ma vie peut être le chemin

"Nous pouvons voyager loin et faire beaucoup de choses différentes, mais notre bonheur le plus essentiel ne naît pas de l'accumulation de nouvelles expériences. Il provient du lâcher prise par rapport à tout ce qui n'est pas nécessaire, tout en restant enracinés chez nous." - Sharon Salzburg

"Etre chez nous" est ce que nous devrions toujours chercher - Un espace qui permet de nous poser en toute conscience dans le non-attachement. Un espace où demeurent le contentement et le bonheur intense. Un espace qui permet à la guérison et au rétablissement de se manifester.

Il semblerait que tout ce que nous avons l'occasion de toucher aujourd'hui est imprégné de "maintenant, maintenant, maintenant" et à moins que nous ne remettions en question notre mode de fonctionnement mental, nous ne cesserons de répéter nos vieux schèmes de comportement. Nous n'avons pas à être mené par des pensées tumultueuses qui nous dictent continuellement de rester dans "l'action", ces pensées qui nous serinent que le repos est paresseux et en quelque sorte improductif. Au contraire, le repos n'est pas de la paresse, et bien souvent il peut être uniquement productif. Prenez la nature, par exemple. Pendant les mois d'hiver, les mois d'hibernation, une pommeraie est au repos mais au coeur de chaque arbre au plus profond de ses racines, il y a la promesse de ce qui est à venir, les fruits complets de son cycle créatif. Sans le repos il n'y aurait pas de pommes à récolter. La dernière étape est seulement le produit des étapes qui l'ont précédée, le tout s'exprimant dans le cycle naturel des saisons.

Le repos nourrit la croissance.

Plus nous apaisons notre esprit de ses pensées insatiables et névrotiques, plus nous nous ouvrons pour faire place à l'écoute. Une écoute si intense, si calme, que nous ne pouvons plus jamais être les mêmes.

Lâcher prise crée l'espace pour l'intériorisation. Ryokan était très conscient de cela; c'est la raison pour laquelle il a dédié sa vie à la recherche de la simplicité afin d'être capable de "toucher" d'une façon ou d'une autre la vérité de l'existence. Comment pourrions-nous commencer à toucher notre vérité autrement - dans un monde qui fournit tant de distractions matérielles - si nous ne commençons pas à désencombrer, à simplifier, à devenir conscients.

La simplicité signifie de vivre en douceur. Cela implique non seulement de prêter attention à notre niveau de consommation, mais aussi d'adapter nos schèmes de comportement dans le respect de la planète pour un futur soutenable. Ensuite nous pouvons nous reposer, sachant que nous avons fait tout ce que nous pouvons pour faire de ce monde un monde meilleur. Vivre en harmonie avec la nature, faire montre de respect pour tout ce qu'elle nous apporte, est un impératif que nous ne pouvons plus nous permettre d'ignorer. Même si nous ne sommes pas en mesure d'influencer les politiques environnementales globales, nous pouvons au moins nous assurer que nous nous occupons et nous engageons à faire ce que nous pouvons.

Plus nous nous risquons à la simplicité, plus nous expérimentons un "savoir" qui transcende le rationnel, la pensée superficielle que nous acceptons trop volontiers comme la "normalité". La simplicité aide à soutenir l'attention, la clairvoyance, la perspicaticté - nous apportant la prise de conscience que "moins" signifie souvent "plus" et dans cette connaissance se trouve "sacca" = la vérité. Une vérité que nous devons tous faire nôtre pour notre salut spirituel et environnemental.

"Le mystère ne s'éclaircit pas en répétant la question,
pas plus qu'on ne peut l'acheter en se rendant dans des lieux prestigieux.
Tant que vous n'aurez pas immobilisé vos yeux
et jugulé vos désirs pendant 50 ans,
vous ne pourrez commencer la traversée qu'à partir de la confusion."

Rumi


Bon voyage, voyage dans la simplicité!

A propos de l'auteur : Michael Lewin, licencié en psychologie, a enseigné durant 25 ans, tout en soutenant différents groupes variés, que ce soit des enfants aux besoins particuliers, ou des adultes ayant des difficultés d'apprentissage. Il est actif dans différents groupes bouddhistes basés au Royaume-Uni et publie régulièrement des articles dans différents magazines anglais, dans les domaines psycho/spirituels. Comme il le dit : "Je suis au stade de ma vie où je désire poursuivre le chemin spirituel le plus loin possible pour découvrir la profondeur que je peux atteindre. Je suis en recherche, si pas de la perfection, alors au moins d'une sorte d'évolution personnelle qui peut m'apporter la joie, le contentement et le bonheur."
Pour contacter Michael : lewinmick@hotmail.com
calispera
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Message par hermanye Lun 13 Aoû 2007 - 21:26

Un très bel article qui m'atteint car je me retrouve dans beaucoup de choses. Quand je me suis intéressée à la SV, j'ai dit sur ce forum que je m'ennuyais. J'avais supprimé de ma vie une grande partie de ce qui n'était pas indispensable. Or, si on y réfléchit, on a besoin de peu pour vivre. Alors je me suis ennuyée et j'ai déprimé. Je me suis alors éloignée un peu de la SV, j'ai rempli mes journées, mais il n'y a rien eu à faire : un examen de mes occupations me montraient qu'elles étaient inutiles. Alors j'ai essayé de m'occuper des autres : ménage, repassage, repas, j'étais toujours occupée et quand je ne l'étais pas, je culpabilisais. Je commence un tricot, un sac ou une broderie en me donnant une échéance pour le finir. Je fais moi-même en sorte que mon emploi du temps soit rempli (trop même), pour être toujours occupée.
C'est par rapport à tout cela que cet article me touche et me donne à réfléchir. Merci Calispera pour ce texte qui permet de réfléchir à son propre rapport au temps. Il répond à certaines des questions que je me pose (et surtout me fait me les poser).
hermanye
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Message par calispera Lun 13 Aoû 2007 - 22:19

Hermanye,

Ton commentaire me fait penser à une citation qui complète un peu aussi le texte :
“Quand plusieurs routes s’offriront à toi et que tu ne sauras pas laquelle choisir, n’en prends pas une au hasard, mais assieds-toi et attends. Respire profondément, avec confiance, comme le jour où tu es venue au monde, sans te laisser distraire par rien, attends encore et encore. Ne bouge pas, tais-toi et écoute ton coeur. Puis, quand il te parlera, lève-toi et va où il te porte.” tiré du livre (roman) : “Va où ton coeur te porte” de Susanna Tamaro (pocket) P.228

Souvent, quand nous sommes incapables d'attendre, nous essayerons tout avant de nous décider, alors que attendre était la meilleure chose à faire. Parce que nous culpabilisons de ne rien faire, et parce qu'il nous est insupportable de devoir attendre sans savoir.
Quand on commence à comprendre que les réponses sont en nous, et pas ailleurs, il devient plus facile d'attendre avant de décider et aussi de s'écouter. (Je ne parle pas forcément en connaissance de cause Wink)
calispera
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Message par copenhague Sam 2 Aoû 2008 - 16:45

J'ai souvent l'impression de culpabiliser quand je ne fais rien. Je sors de deux ans de prépa très, très intensifs. Chaque minute était rentabilisée, j'avais un planning de travail personnel, je bossais chaque week-end - 6h, 13h, 14h, 19h, 20h, 22h ; je planifiais mon travail pour les vacances, les week-ends, tout était prévu 15 jours à l'avance. Je n'étais même pas particulièrement zélée, tout le monde faisait ça. Du coup, dès que je n'ai pas un livre dans mon sac, de quoi noter quand je lis, etc, je culpabilise. Dès que je passe du temps sans faire vraiment quelque chose de cérébral, j'ai parfois cette tentation d'arrêter pour autre chose jugé plus sérieux.

Heureusement ça ne m'empêche pas de faire ce que je veux, de "gaspiller" du temps, de rester inactive durant ces vacances d'été !
copenhague
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