Y a pas d'embouteillage dans le désert !
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Y a pas d'embouteillage dans le désert !
Je voudrais vous faire partager un de mes livres préférés : "Y a pas d'embouteillage dans le désert" de Moussa Ag Assarid (édition Presses de la renaissance). C'est l'histoire d'un Touareg qui arrive en France (en 1999) et qui nous livre sur papier ses impressions, souvent drôles car sa vision du monde est très différente de nous. Je vous en donne quelques extraits :
" Le jour de mon arrivée en France [...], il y avait beaucoup de policiers dans l'aéroport à cause du plan Vigipirate. Je me sentais mal à l'aise dans cette atmosphère car à chaque fois que je voyais un policier, je me demandais si j'avais quelque chose à me reprocher. Je voulus changer de salle, alors je m'approchai d'une porte qui s'ouvrit toute seule. Je fis un bond en arrière, persuadé que c'était un piège. Prenant mon courage à deux mains, j'opérai une nouvelle tentative car un agent de police en face me regardait et je craignais de me faire remarquer. Mais une porte qui s'ouvrait d'elle-même ! Comment cela pouvait-il être normal?"
"Lorsqu'on me parla d'un supermarché, je me dis que c'était un lieu à explorer. Je m'attendais à un grand marché comme j'en voyais parfois à Gao ou à Tombouctou. Des femmes et des enfants assis par terre devant des étalages de légumes, des produits de beauté jouxtant d'immenses morceaux de viande, des dizaines et des dizaines de chèvres que les hommes choisissaient minutieusement avant de les acheter... Or dans ce supermarché, la viande était sous plastique bien gentiment rangée dans des barquettes, une viande rouge sans vie étalée sur plusieurs mètres; derrière les légumes, il n'y avait pas de visage de femme, mais seulement une pancarte et une balance. Des couloirs et des couloirs de nourriture dont je ne comprenais pas l'utilité. J'hésitais entre le paradis ou l'enfer. Des caddies circulaient autour de moi, emplis de victuailles. Je restai un long moment devant les bouteilles d'eau. Jamis je n'aurai pu imaginer que l'on puisse choisir entre plusieurs marques d'eau. Elles n'ont, paraît-il, pas le même goût. Je souriais en pensant que j'avais toujours bu la même eau que les chameaux, issue des mêmes réservoirs. L'eau était forcément buvable puisqu'elle était vitale."
" Le jour de mon arrivée en France [...], il y avait beaucoup de policiers dans l'aéroport à cause du plan Vigipirate. Je me sentais mal à l'aise dans cette atmosphère car à chaque fois que je voyais un policier, je me demandais si j'avais quelque chose à me reprocher. Je voulus changer de salle, alors je m'approchai d'une porte qui s'ouvrit toute seule. Je fis un bond en arrière, persuadé que c'était un piège. Prenant mon courage à deux mains, j'opérai une nouvelle tentative car un agent de police en face me regardait et je craignais de me faire remarquer. Mais une porte qui s'ouvrait d'elle-même ! Comment cela pouvait-il être normal?"
"Lorsqu'on me parla d'un supermarché, je me dis que c'était un lieu à explorer. Je m'attendais à un grand marché comme j'en voyais parfois à Gao ou à Tombouctou. Des femmes et des enfants assis par terre devant des étalages de légumes, des produits de beauté jouxtant d'immenses morceaux de viande, des dizaines et des dizaines de chèvres que les hommes choisissaient minutieusement avant de les acheter... Or dans ce supermarché, la viande était sous plastique bien gentiment rangée dans des barquettes, une viande rouge sans vie étalée sur plusieurs mètres; derrière les légumes, il n'y avait pas de visage de femme, mais seulement une pancarte et une balance. Des couloirs et des couloirs de nourriture dont je ne comprenais pas l'utilité. J'hésitais entre le paradis ou l'enfer. Des caddies circulaient autour de moi, emplis de victuailles. Je restai un long moment devant les bouteilles d'eau. Jamis je n'aurai pu imaginer que l'on puisse choisir entre plusieurs marques d'eau. Elles n'ont, paraît-il, pas le même goût. Je souriais en pensant que j'avais toujours bu la même eau que les chameaux, issue des mêmes réservoirs. L'eau était forcément buvable puisqu'elle était vitale."
p'tit ange- Age : 39
Localisation : Val d'Oise (95)
Date d'inscription : 05/01/2010
Re: Y a pas d'embouteillage dans le désert !
Très beau texte a médité...
Michelle- Age : 74
Localisation : Liège
Date d'inscription : 28/10/2006
Re: Y a pas d'embouteillage dans le désert !
J'ai fréquenté pas mal de primo-arrivants comme on dit et c'est vrai que cela remet les choses à leur place ce qui les étonnait le plus notamment : l'efficacité et la ponctualité des transports en commun (et nous on râle pour 5 minutes, pour eux un retard c'est plusieurs heures), la bonne organisation générale, le gaspillage d'eau ("mais où va l'eau de la douche ?"), les cartes de banque (obtenir des billets aussi facilement).
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