Vie urbaine ou rurale ?

Bonjour à toutes et à tous

désolé pour le titre manichéen et dual mais il est tout de même révélateur du sujet de ma question. Je vous remercie par avance si vous pouvez y apporter votre contribution.

Ma compagne et moi (nous avons deux enfants de moins de 5 ans) sommes engagés dans des réflexions et des actes autour de SV, écologie pratique, ... depuis quelques temps (je dirais 4 à 5 ans).

Nous habitons dans une petite ville de la grande ceinture parisienne (40 km) et nous avons depuis plusieurs mois un projets de départ à la campagne. Après pas mal de discussions avec les copains, on en arrive à ne plus savoir ce qui nous permettrait de vivre avec le plus de cohérence. J'illustre :

- vie dans une ville de moyenne dimension = transport en commun, proximité des gares pour les déplacements (professionnels notamment) donc très peu besoin de voiture, autonomie des enfants pour l'accès à la culture et aller voir les copains (quand il seront ado), beaucoup de monde et beaucoup de chantiers à défendre (circuit courts agricoles à développer, militantisme écolo, ...). MAIS peu d'autonomie alimentaire, parfois pollution sonore, atmo, bâtiments de France qui bloquent les projets de réhabilitation bioclimatique, ambiance "sécuritaire", ...

- vie rurale = plus forte autonomie alimentaire, atmosphère plus "calme", lien à la Terre plus fort, dynamique rurale motivante MAIS besoin de voiture pour bcp de choses (école et ouverture des enfants vers les autres, aller faire un beuf de musique, aller à la bioccop, rejoindre les gares, ...).

Vous êtes vous posé ces questions ? Comment y avez-vous répondu ? Merci

La bise

Titipapaya

La question doit bien évidemment être posée. Pour la ville, rajouter aussi le besoin moindre d'énergie pour se chauffer puisque tout le monde est mitoyen, la possibilité, dans certains cas d'avoir des voisins supers avec qui moults échanges de matériel et autre covoiturage peut se faire...

Perso après avoir chercher 2 ans à la "campagne", j'ai choisi la ville, avec jardin (il nous permettrait une bonne part d'autonomie... si ce n'est que je connais pas le degré de pollution du sol de l'air et de l'eau, mais c'est une bonne terre), un quartier très vert près d'un parc.

MAIS je n'ai pas et ne veux pas, en aucun cas, de voiture... Ceci était MON facteur limitant. Il faut trouver le votre...

Bonjour et bienvenue Titipapaya,

Merci d'avoir entamé cet échange. Ce sujet a déjà été effleuré plusieurs fois dans d'autres échanges, mais je ne pense pas qu'il ait fait en lui même l'objet d'un échange. Or c'est en effet un choix bien difficile pour ceux qui ont le désir d'aller s'installer à la campagne.

Pour ma part, je vis seule en ville et ne pourrais imaginer aller à la campagne. Peut-être ai-je tort. Cependant, il me paraîtrait en effet inacceptable de passer à la voiture si je devais choisir la campagne. Et je pense que dans ce cadre, c'est cela qui m'empêcherait aussi de faire le pas, même si d'autres conditions devaient être réunies pour me donner l'envie d'aller à la campagne.

Avez-vous penser au covoiturage, aux voitures partagées?

En ce qui me-nous concerne, on projette de partir à la campagne dès l'année prochaine. On n'a pas fait de bilan couts-avantages (comme ça qu'on dit ?), juste une évidence pour nous qu'on veut pouvoir s'occuper d'un bout de terre et que ce n'est pas vraiment possible en ville.
Dans un premier temps, je serai peut-être obligée de réutiliser ma voiture (que je prête à une amie depuis l'an dernier), car je voudrais travailler à plein temps et on risque de m'imposer deux mi-temps à deux endroits éloignés ; le but étant le plus vite possible de ne garder qu'un seul de ces postes et d'y aller à vélo.
Enfin c'est le projet, très théorique pour l'instant.

Le sujet ne me concerne pas, mais je rêve (je ne l'aurai jamais) d'avoir une villa avec jardin. J'ai remarqué que quand on habite en appartement on a moins voir même pas de visites, les gens n'aiment pas s'enfermer même avec un ascenseur pour y aller, dans un cube. Un cube ça ne sent pas la vie. Et en plus dans la nature il n'y a rien de carré à l'état naturel. La nature généreuse se part de belles formes où l'arrondi très présent enveloppe et fait du bien.

Une villa avec un rez-de-chaussée débouche sur du vert, on a le confort de se sentir sur le plancher des vaches. Les amis ou la famille savent qu’ils auront le confort d'aller et venir, qu’ils ne seront pas limités par des murs qui tombent à pics sur le vide comme chez eux. Ils savent qu'une porte qu'on ouvre peut donner sur du vert et non sur un autre cube de la maison. Et si en plus la villa est assez proche de la ville, c'est vraiment tout bénef.

Mais attention à ceux qui iront chez vous comme s’ils allaient à la plage !

Pour ma part, j'ai... quelque chose entre les deux
Je m'explique, j'habite dans la grande grande balieu parisienne, presqu'au terminal du RER, et c'ets ce même train qui me permet d'aller travailler à Paris, du coup, je suis entre les deux, j'ai mon jardin avec mes légumes, la premier épicerie (la seule accecible à vélo) est bio justement (une jolie chance et s'il me faut autre chose, je le prends en ville avant de rentrer chez moi.
Alors c'est un choix que nous avons fait (le travail de mon homme est à 5 métres de la maison donc tout ce qu'il y a de plus local) et moi, ça ne me dérange pas de faire plus d'une heure de train tous les matins, d'ailleurs, j'en aurais presque "besoin" vu que c'est à ce moment là que je lis le plus, et comme je n'ai pas de télé, j'ai le temps de lire le journal en plus de mes romans

Par contre, nous avons tout de même une voiture, si ça ne tenait qu'à moi, il n'y en aurait pas, mais il se fait que mon homme est passionné de sport automobile (motorisé en tout genre d'ailleurs), et a donc la voiture en conséquence

Laure, ce que tu décris ressemble fort à ce que je considére comme étant l'idéal ! Je vis à la campagne quand je suis chez mes parents : la vraie campagne, la boulangerie la plus proche étant à 6km ! Et en fait, la voiture est certes utilisée plus qu'en ville mais finalement pas tant que ça.
Tout dépend du mode de vie qu'on a. Si on aime beaucoup sortir, effectivement il vaut mieux vivre en ville.

Mais mes parents préfèrent jardiner et lire tranquillement, alors la campagne leur va très bien. Les courses sont faites une fois par semaine ; un bus scolaire passe prendre mon frangin au portail pour aller au lycée (c'est l'avantage de la campagne : on peut toujours moduler les trajets de bus en fonction de leurs utilisateurs !) ; il y a une petite gare à 12 km pour les gros trajets (rares ; à l'exeption de mes retours hebdomadaires à Caen) ; et je prends mon vélo si jamais je dois aller acheter du pain ou poster un courrier ...

Quand je suis seule dans l'appartement que je partage avec une amie, j'utilise plus les transports en commun, mes pieds, l'équivalent local du Vélib, etc. Mais je reste aussi beaucoup enfermée : comme l'a très bien dit Elieli, les amis viennent plus facilement dans une maison que dans un appartement. Du coup je vois mes amis surtout pour des ballades en ville, des moments à la bibliothèque ou dans un café parfois, mais chez moi, très rarement. Puis en ville, il y a une autre sensation des distances. On a tellement l'impression d'être au plus près des gens que nous voulons voir qu'on repousse toujours le moment où on va les voir ; ou alors on les voit, mais comme furtivement. En ville ils ne prennent pas le temps de rester longtemps. La campagne, on l'imagine souvent loin de tout, du coup, quitte à y aller on y reste.

En fait, oui, ce que Laure décrit c'est un peu un idéal. Mais en même temps, j'aimerais quelque chose de plus proche encore de la ville, tout en restant à bordure raisonnable. Aller à la bibliothèque très souvent, comme ça, sans le décider, ou flâner dans les rues le livre fini ... c'est un plaisir que j'aime.

Perso, on a fait le pas...

Pour une mini ville , a peu près 6000 hbts...une gare, et surtout une grande maison, un grand jardin, la rivière à coté.
Les enfants et nous même nous nous déplaçons en vélo.
On a un véhicule pour les "grandes sorties", style, aller à Clermont, ou sortir de l' Auvergne.
Pour des déplacement plus particulier, style "clients" à Paris : le train.
faut dire qu'on est 9 à la maison, des grands et des petits et qu'on a 75% de réduction familles nombreuses.
Maintenant on jardine, on a un poulailler, l'amap, les copains producteurs sur le marché...

Nous avons choisi un compromis : une maison dans un village limitrophe de la grande ville.

Donc on a le calme, les petits oiseaux, les coqs du voisin pour nous réveiller le matin, un petit potager, des arbres fruitiers, des bus pour aller en ville (pas beaucoup et à 15 mn à pied de la maison mais c'est déjà çà).

Les enfants sont très autonomes pour leurs activités. Mais la musique et le foot se pratiquent au village. Pour le reste, ils se débrouillent, ils marchent beaucoup et moi aussi, ayant la chance de travailler à 3 km de mon domicile et en plus, le trajet est super joli.
Pour moi qui ait vécu toute ma vie en ville avant de m'installer là, il y a 11 ans, je trouve que l'atmosphère du village est plus chaleureuse, plus conviviale qu'en ville. On laisse plus facilement les enfants se déplacer tout seuls parce qu'on se sent plus en sécurité et il y a moins de voitures (notre rue est toute petite). Je sais qu'en ville, il y a aussi des quartiers qui ressemblent à des villages avec une vie associative très forte mais personnellemnt, là où j'avais jusqu'alors vécu, je n'avais jamais connu çà.

Seul bémol, la municipalité semble vouloir transformer le village en cité dortoir : multiplication des lotissements, installation d'un supermarché à la périphérie (ce qui entraînerait sans doute le départ des quelques commerçants qui sont au centre du village) + bétonnage et bitumage à tout va, les petits sentiers herbus disparaissent ainsi que les prés au profit de parkings et de places publiques dépourvues de verdure (pardon, si, 2 malheureux arbres dans des pots !). On vient enfin de fonder une association pour tenter d'enrayer cette triste évolution.

C'est l'inconvéniant des villages limitrophes, la ville s'agrandit et finit par les engloutir. Il vaut mieux aller carrément plus loin dans la campagne. Regardez Paris, les arrondissements était à l'origine tous des villages.

Copenhage, je vais te faire baver encore un peu, mais les seuls "magasins" disponibles super facilement à pied (disons moins de 600m), sont, une pharmacie, une boulangerie, le bar d'un ami et... un médiateque (avec plein plein de livres)
Ceci dit, c'est vrai que pour sortir, nous prenons souvent le train pour monter à Paris (presque tous mes amis y sont) et comme ça mon homme peut boire un peu s'il le souhaite sans problème de "qui prend le volant" et ça nous laisse une demi-heure à pied entre la gare et chez moi, l'occasion de marcher au clair de lune en amoureux en se racontant nos impressions sur la soirée ... oui, il faut dire qu'on a eu de la chance de ne jamais rentrer sous la pluie mais par contre, il faut rentrer suffisemment tôt pour avoir le dernier train

Laure a écrit:mais par contre, il faut rentrer suffisemment tôt pour avoir le dernier train

hs : Ou prolonger un peu pour prendre le premier.
Vous m'étonnez, car à Bruxelles, les jeunes (me sens vieille d'utiliser ça, j'ai pas trop l'habitudes, mais faut bien s'y faire) commencent leurs sorties à minuit (23 heures parfois ) et donc, il est hors de question de prendre le dernier train pour rentrer. C'est sans doute pour ça que la stib a créé les bus de nuit le weekend
J'ai jamais pigé cette tendance à s'amuser "tard", comme si l'amusement avait une heure préférentielle Quand j'avais 20 ans, les sorties commençaient à 9 heures. Si t'avais le malheur d'inviter à une soirée à 20h00, tu poireautais une ou deux heures sans personne. Puis on rentrait à 2-3 heures, et on foutait notre week-end en l'air en dormant tard le lendemain. Je cherche encore le sens

Laure a écrit:Copenhage, je vais te faire baver encore un peu, mais les seuls "magasins" disponibles super facilement à pied (disons moins de 600m), sont, une pharmacie, une boulangerie, le bar d'un ami et... un médiateque (avec plein plein de livres)

Quand je suis en ville pour mes cours, dans l'appart en coloc, j'ai dans la même rue : la fac, la bibliothèque universitaire, la poste, une supérette, une petite boutique bio, et un grand parc public ! ;-)
Sortir tard, Calispera, je suppose que ça tient du fait que la journée, les gens travaillent ou étudient. Enfin, pas jusqu'à minuit, certes ... Je suppose que c'est "culturel", on a l'impression que la nuit est un moment magique d'entre-deux jours. Je dis ça mais je m'amuse aussi bien le jour que le soir tard, finalement !

Oui, c'est un raisonnement à très court terme, puisque si on utilise la nuit pour s'amuser car on a été occupé le jour, on hypothèque la journée suivante

pour moi c'est la vie rurale pour cause d'impossibilité de vivre en millieu urbain; même pour des "vacances" en ville (pour voir des concerts) ,je ne peux rester plus de 2 jours car ils m'est impossible de dormir: trop de bruits de fond, de présences autour.
je reviendrai sur le problème voiture -je n'en ai pas-
je pense que la voiture particuliere pour tout le monde est un besoin inventé !*
et a plus forte raison maintenant à l'heure du web.
pour le village chez moi (le plus proche supermarché est a 10 km) pour 1 semaine l'epicier a besoin de marchandise contenue dans 3 camions ;
les 200 familles fond les courses 2 fois par semaine
bilan:
3 camions ou 400 voitures


*sinon je comingout : j'ai la tv et cette semaine il y a 1 truc qui m'a surpris: la firme française R**** passe beaucoup de pub puis licencie 4000 personnes étonnant non?

Moi je vis en ville " Liège" et je mis trouve très bien plus facile pour les cours et les divertissements mais seule problème quand on vas au spectacle pour le bus ou le train difficile

bonjour j'habite en pleine campagne depuis 20 ans, maison isolée entourée de 3 ha bois et jardin. J'ai besoin de ma voiture effectivement pour aller au travail, 20 mn x 2, 3 fois par semaine, j'y associe mes courses et mes activités. De toute facon vu mes horaires de travail à part Paris, Lyon ... impossible d'avoir des transports en commun ( en hopital )En compensation mon potager, mes animaux , le bois pour le chauffage ,les habits sont en grande partie fait chez moi sur le temps que je ne passe pas à changer plusieurs fois de bus ou de train et cela compense sans problème l'essence que j'utilise. Les repas entre amis et les bals trads où je joue et je danse ne se terminent pas avant 3 ou 4 h de mat, habiter en ville ne me serviraient pas à grand chose car il faut se deplacer pour en trouver et bien sur à cette heure plus de transports en commun.
le choix entre la ville et la campagne ne peut se comptabiliser , on aime ou on n'aime pas , j'ai habite en ville , je n'y reviendrai pas, j'aime la nature, le calme, la convivialité spontané de la campagne...

Pour mon cas je travaille à 40km de mon domicile, à 3km j’ai une gare, j’y vais la plus part du temps à pied (Ce n’est pas loin) ou en voiture si j’ai des choses à ramener de la petite ville. Arrivé au terminus gare j’ai un abonnement bus ville qui me permet entre autre de joindre mon lieu de travail, cela me revient à moins de 100€ par mois et je net 1h00 par trajet.
Pour l’école nous avons un ramassage scolaire.
La voiture reste donc à disposition de ma compagne, au cas où, car 1 ou 2 fois dans l’année elle travaille pour changer momentanément d’existence et apprécie d’autant plus la fin de son contrat de travail en reprenant sa vrais vie (Comme elle dit).
En été il m’arrive de faire une fois ou deux le trajet boulot en Vtt, mais avec la journée de boulot et le parcourt vtt, le soir, je n’ai pas besoin de berceuse.
Nous trouvons la vie à la campagne plus vraie que l’univers de la ville qui nous parait artificiel.
Un couple d’amis habitant la ville vient souvent nous voir, leurs enfants sont abreuvé de jeux vidéos, de télé et de gadgets absurdes (A notre avis), incapables par exemple de comprendre qu’un cheval a un cerveau de cheval et réagit comme un cheval, incapables de reconnaitre le blé alors qu’ils mangent du pain, incapables de comprendre qu’il faut être discret patient et humble pour comprendre la nature et en saisir toutes les facettes. Par contre ces enfants sont capables de parler des heures du dernier jeu de console, de la dernière paire de baskets à la mode, d’émissions télé..
L’extraterrestre n’est plus très loin ….
Attention peut être qu’un de ces enfants, un jour, une fois adule sera appelé à prendre des décisions concernant le monde …
Tout un sujet … non ?