Petit élevage de lapins d'un ami
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Petit élevage de lapins d'un ami
Bonsoir les Amis,
Je voudrais répondre au comité de défense des lapins ;-)
Je n'ai pas répondu de suite car j'ai lu vos réactions, j'ai médité vos réponses, j'ai réfléchi à mes actes, à mes choix.
Je suis éleveur de lapins depuis l'âge de six ans. Et oui, j'ai 25 années de cuniculture derrière mois. Depuis lors, j'ai toute une ménagerie de petits animaux à poils comme à plumes. Ma passion, en fait, c'est l'élevage. Aussi, la mort de mes animaux n'est pas le but de mon travail, mais bien la finalité. Le plaisir, c'est le choix des reproducteurs, l'attente de la mise-bas, découvrir les lapereaux dans leur nid, les voir grandir, sélectionner les plus beaux pour la suite. Une partie de la passion, c'est la sélection, la génétique.
A ce propos, j'élève des lièvres belges, des argentés belges et des gris perles de Halle pour les lapins, des poules de Herve, etc. Il faut savoir que l'être humain a sélectionné les animaux depuis des siècles et a ainsi créé des centaines de races de chaque type d'animal, suivant les régions ou l'usage que l'on en faisait. Nous avons ainsi contribué à la biodiversité, même si c'était à notre profit. Or cette biodiversité aujourd'hui est menacée et de nombreuses races sont en voie d'exctinction suite à l'industrialisation de l'élevage qui ne travaille plus qu'avec une ou deux races et leurs hybrides adaptés aux conditions de rendement maximum. Par exemple, nous sommes encore 5 éleveurs de lapins gris perles en Wallonie et 10 en Flandres et c'est tout. Je suis même en train de le recroiser avec la race de départ dont il est le mutant (le Havane français), pour apporter du sang neuf, soit éviter une dégénérescence en effectuant un plus large brassage de gènes. Ce travail me prendra sans doute 4 années pour aboutir. Je pense que nous nous devons aussi de sauvegarder cette biodiversité, elle fait partie de notre culture, de notre patrimoine.
Lorsque je réfléchi à ce que m'a apporté l'élevage tout au long de ces années, il me vient ceci en premier : une admiration de la vie, un lien à la terre, des racines plus profondes sans doute avec ma nature d'être humain (des générations d'ancêtres ont domestiqué, sélectionné) et un art de vivre. Imaginer aussi l'acte de consommateur que je pose lorsque je mange un de mes lapins plutôt que de me rendre au supermarché pour acheter un tas de viande emballée sous vide et bien souvent insipide. Imaginer également la conscience que j'ai de la valeur d'une vie animale, et aussi de la merde que mangent mes semblables inconscients et qui achètent tout et n'importe quoi. Je me dis bien souvent qu'un retour à la terre serait saluterre, pardon salutaire ;-), pour beaucoup de mes semblables : apprendre à produire et faire fructifier son terrain que ce soit par l'élevage ou par la culture de légumes et de fruits.
En ce qui concerne le fait de tuer, j''accepte la mort de mes animaux dans la mesure où ils ont eu la chance de vivre leur vie et que je pense leur avoir donné la meilleure possible. Dans mes conditions extensives d'élevage, ils ont eu l'occasion de développer l'ensemble des comportements liés à leur espèce et leur espérance de vie n'a pas été réduite à quasiment rien comme dans les élevages industriels. Je pratique le sacrifice des tous mes animaux moi-même, par respect pour eux, pour les accompagner jusqu'au bout et pour être certain que c'est bien de la manière la plus respectueuse qu'ils mourront. Le plus souvent, je leur parle et leur explique mon geste. Aussi, selon ma façon de voir les choses, 'ils continuent d'exister dans leur descendance.
Alors oui, l'exemple serait sans doute d'être davantage végétarien pour diminuer notre empreinte écologique. Mais la pression de sélection a fait de nous des omnivores et il semble que l'apport de protéines via la viande ait été un élément important au cours de notre évolution. Aussi, tout est dans la dose comme pour beaucoup de choses.
Je terminerai en me demandant si le fait d'avoir son propre petit élevage avec le mode de vie qui y est lié (plutôt sédentaire puisque je pars rarement en vacances, par choix, mais aussi parce que mes activités font en sorte que je n'en ai pas le besoin; je dis toujours à mes élèves :" le simple fait d'ouvrir une ruche et je suis en vacances"), d'apprendre à prendre du plaisir avec des choses simples comme la contemplation d'une nouvelle portée ou de l'animal qui correspond le mieux au standard de sa race après des années de sélection, ce n'est pas ça la vraie simplicité volontaire ...
Mes salutations terriennes d'omnivore,
Didier
[color:8c80=orange:8c80]]color=cyan] Moi je suis végé mais j'ai trouvé cette réflecion pas mal
Je voudrais répondre au comité de défense des lapins ;-)
Je n'ai pas répondu de suite car j'ai lu vos réactions, j'ai médité vos réponses, j'ai réfléchi à mes actes, à mes choix.
Je suis éleveur de lapins depuis l'âge de six ans. Et oui, j'ai 25 années de cuniculture derrière mois. Depuis lors, j'ai toute une ménagerie de petits animaux à poils comme à plumes. Ma passion, en fait, c'est l'élevage. Aussi, la mort de mes animaux n'est pas le but de mon travail, mais bien la finalité. Le plaisir, c'est le choix des reproducteurs, l'attente de la mise-bas, découvrir les lapereaux dans leur nid, les voir grandir, sélectionner les plus beaux pour la suite. Une partie de la passion, c'est la sélection, la génétique.
A ce propos, j'élève des lièvres belges, des argentés belges et des gris perles de Halle pour les lapins, des poules de Herve, etc. Il faut savoir que l'être humain a sélectionné les animaux depuis des siècles et a ainsi créé des centaines de races de chaque type d'animal, suivant les régions ou l'usage que l'on en faisait. Nous avons ainsi contribué à la biodiversité, même si c'était à notre profit. Or cette biodiversité aujourd'hui est menacée et de nombreuses races sont en voie d'exctinction suite à l'industrialisation de l'élevage qui ne travaille plus qu'avec une ou deux races et leurs hybrides adaptés aux conditions de rendement maximum. Par exemple, nous sommes encore 5 éleveurs de lapins gris perles en Wallonie et 10 en Flandres et c'est tout. Je suis même en train de le recroiser avec la race de départ dont il est le mutant (le Havane français), pour apporter du sang neuf, soit éviter une dégénérescence en effectuant un plus large brassage de gènes. Ce travail me prendra sans doute 4 années pour aboutir. Je pense que nous nous devons aussi de sauvegarder cette biodiversité, elle fait partie de notre culture, de notre patrimoine.
Lorsque je réfléchi à ce que m'a apporté l'élevage tout au long de ces années, il me vient ceci en premier : une admiration de la vie, un lien à la terre, des racines plus profondes sans doute avec ma nature d'être humain (des générations d'ancêtres ont domestiqué, sélectionné) et un art de vivre. Imaginer aussi l'acte de consommateur que je pose lorsque je mange un de mes lapins plutôt que de me rendre au supermarché pour acheter un tas de viande emballée sous vide et bien souvent insipide. Imaginer également la conscience que j'ai de la valeur d'une vie animale, et aussi de la merde que mangent mes semblables inconscients et qui achètent tout et n'importe quoi. Je me dis bien souvent qu'un retour à la terre serait saluterre, pardon salutaire ;-), pour beaucoup de mes semblables : apprendre à produire et faire fructifier son terrain que ce soit par l'élevage ou par la culture de légumes et de fruits.
En ce qui concerne le fait de tuer, j''accepte la mort de mes animaux dans la mesure où ils ont eu la chance de vivre leur vie et que je pense leur avoir donné la meilleure possible. Dans mes conditions extensives d'élevage, ils ont eu l'occasion de développer l'ensemble des comportements liés à leur espèce et leur espérance de vie n'a pas été réduite à quasiment rien comme dans les élevages industriels. Je pratique le sacrifice des tous mes animaux moi-même, par respect pour eux, pour les accompagner jusqu'au bout et pour être certain que c'est bien de la manière la plus respectueuse qu'ils mourront. Le plus souvent, je leur parle et leur explique mon geste. Aussi, selon ma façon de voir les choses, 'ils continuent d'exister dans leur descendance.
Alors oui, l'exemple serait sans doute d'être davantage végétarien pour diminuer notre empreinte écologique. Mais la pression de sélection a fait de nous des omnivores et il semble que l'apport de protéines via la viande ait été un élément important au cours de notre évolution. Aussi, tout est dans la dose comme pour beaucoup de choses.
Je terminerai en me demandant si le fait d'avoir son propre petit élevage avec le mode de vie qui y est lié (plutôt sédentaire puisque je pars rarement en vacances, par choix, mais aussi parce que mes activités font en sorte que je n'en ai pas le besoin; je dis toujours à mes élèves :" le simple fait d'ouvrir une ruche et je suis en vacances"), d'apprendre à prendre du plaisir avec des choses simples comme la contemplation d'une nouvelle portée ou de l'animal qui correspond le mieux au standard de sa race après des années de sélection, ce n'est pas ça la vraie simplicité volontaire ...
Mes salutations terriennes d'omnivore,
Didier
[color:8c80=orange:8c80]]color=cyan] Moi je suis végé mais j'ai trouvé cette réflecion pas mal
Michelle- Age : 74
Localisation : Liège
Date d'inscription : 28/10/2006
Re: Petit élevage de lapins d'un ami
j'aime bien comme vous décrivez votre travail-passion.
La vie de vos lapins n'est en rien comparable à la vie des lapins, "d'usines à lapins" ou tt autre animal issu de élevage industriel.
la mise à mort des animaux, reste pour moi très difficile, mais je préfère le lapin tué par vous, que dans des chaînes d'abattage. ceux là, je n'y touche pas.
La vie de vos lapins n'est en rien comparable à la vie des lapins, "d'usines à lapins" ou tt autre animal issu de élevage industriel.
la mise à mort des animaux, reste pour moi très difficile, mais je préfère le lapin tué par vous, que dans des chaînes d'abattage. ceux là, je n'y touche pas.
Re: Petit élevage de lapins d'un ami
Merci Menuet pour ta réflecion
Michelle- Age : 74
Localisation : Liège
Date d'inscription : 28/10/2006
Re: Petit élevage de lapins d'un ami
Peut-être y a t-il encore une toute petite place à côté des lapins pour quelques poules. Ma grand-mère avait beaucoup de lapins et c'est pourquoi au début j'avais choisi comme avatar un lapin grignotant une carotte...
Un incubateur fait maison en page 11
http://tilz.tearfund.org/webdocs/Tilz/Footsteps/French/FS26F.pdf
Un incubateur fait maison en page 11
http://tilz.tearfund.org/webdocs/Tilz/Footsteps/French/FS26F.pdf
elieli- Age : 69
Localisation : Paris en France. La Tour Effeil
Date d'inscription : 31/03/2008
Re: Petit élevage de lapins d'un ami
J'ai eu l'occasion de lire et d'écouter des indiens d'Amérique, eux aussi parlent à l'animal avant d'accomplir leur geste. Et d'autres peuples prient aussi avant de passer à l'acte.Michelle a écrit:
Le plus souvent, je leur parle et leur explique mon geste. Aussi, selon ma façon de voir les choses, 'ils continuent d'exister dans leur descendance.
Je partage votre avis, et puis dans la vraie vie une bête finit toujours sa vie sous les dents d'une autre bête, comme la poule sous les dents du renard ou du chien, alors le fermier ne fait pas plus mal. Tout est dans la forme et la dose. Chez moi il n'y a pas de viande tous les jours, ni poisson en remplacement.Michelle a écrit:
tout est dans la dose comme pour beaucoup de choses.
elieli- Age : 69
Localisation : Paris en France. La Tour Effeil
Date d'inscription : 31/03/2008
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