Culture et consommation
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Culture et consommation
Bonjour,
puisque j'ai eu l'impression de trouver une certaine assimilation entre culture et consommation dans plusieurs messages, j'avais envie de poser la question de manière plus directe.
Dans le sujet sur l'art du vide, par exemple (en ce qui me concerne et d'après vos commentaires, j'éviterai de lire ce bouquin!) il est question par exemple de ne pas cumuler des CD ni des livres... ce qui laisserait imaginer que ceux-ci sont donc assimilés à des biens de consommation...
Dans le sujet sur la pub, "la plupart des films européens et américains" sont considérés comme susceptibles de nous "embrigader" en même titre que la publicité...
Je n'ai rien trouvé sur les arts plastiques, mais je n'ai pas encore lu tous les messages et d'autre part, j'ai déjà eu l'occasion d'en discuter sous d'autres cieux et de ce fait, je connais certains avis de décroissants notamment, à ce sujet...
Je pose donc une question ouverte à tous: pensez-vous que la culture doit être assimilée à la consommation? Et si oui, dans quelles circonstances et pourquoi?
puisque j'ai eu l'impression de trouver une certaine assimilation entre culture et consommation dans plusieurs messages, j'avais envie de poser la question de manière plus directe.
Dans le sujet sur l'art du vide, par exemple (en ce qui me concerne et d'après vos commentaires, j'éviterai de lire ce bouquin!) il est question par exemple de ne pas cumuler des CD ni des livres... ce qui laisserait imaginer que ceux-ci sont donc assimilés à des biens de consommation...
Dans le sujet sur la pub, "la plupart des films européens et américains" sont considérés comme susceptibles de nous "embrigader" en même titre que la publicité...
Je n'ai rien trouvé sur les arts plastiques, mais je n'ai pas encore lu tous les messages et d'autre part, j'ai déjà eu l'occasion d'en discuter sous d'autres cieux et de ce fait, je connais certains avis de décroissants notamment, à ce sujet...
Je pose donc une question ouverte à tous: pensez-vous que la culture doit être assimilée à la consommation? Et si oui, dans quelles circonstances et pourquoi?
eLeN- Localisation : Ile de France
Date d'inscription : 09/05/2009
Re: Culture et consommation
Je me permets de rajouter les fils "Envoyé spécial" (surtout à partir de la 3e page) et Vos oeuvres classiques incontournables qui abordent aussi ce sujet (je n'avais pas lu ce dernier...)
je m'en vais relire tout ça avant de répondre
je m'en vais relire tout ça avant de répondre
Re: Culture et consommation
Et bien Raffa, merci!
Bien que je me rends bien compte que l'intention n'est pas du tout la même, l'effet qui en résulte n'en est pas loin.
Mais que fait-on de l'art dans tout ça? J'ai l'impression qu'il passe inaperçu. Adopter la SV comme mode de vie reviendrait à se priver de l'émotion que l'art peut procurer sous prétexte de se protéger d'une sorte de contagion du monde du capitalisme? Il y a bien quelque chose qui m'échappe...
La crainte d'être envahi par des critères capitalistes me fait finalement penser à des concepts d'art dégénéré ou de réalisme socialiste chers à certains régimes totalitaires connus de tous.calispera a écrit:
Je me suis rendue compte que les périodes où je vois plus de films au cinéma (ou en dvd pour la période où j'en regardais par ce biais), je lâche plus facilement des habitudes prises via la simplicité volontaire, je me laisse plus vite tentée à acheter, ou à gaspiller et ces choses-là. Je suis tout simplement, à nouveau, moins consciente, un peu reprise par le système. Car excepté des films étrangers non occidentaux plutôt rares, dans la plupart des films de cinéma, toute la mentalité capitaliste, dans toute sa splendeur, fait la toile de fond du scénario (mode de transport, manière de dépenser l'argent, intérêts des protagonistes, présence de violence, de manipulation, etc.)
Bien que je me rends bien compte que l'intention n'est pas du tout la même, l'effet qui en résulte n'en est pas loin.
Mais que fait-on de l'art dans tout ça? J'ai l'impression qu'il passe inaperçu. Adopter la SV comme mode de vie reviendrait à se priver de l'émotion que l'art peut procurer sous prétexte de se protéger d'une sorte de contagion du monde du capitalisme? Il y a bien quelque chose qui m'échappe...
eLeN- Localisation : Ile de France
Date d'inscription : 09/05/2009
Re: Culture et consommation
Bon ce sujet est hyper vaste en fait... commençons doucement
Pour moi la culture est associé à une certaine consommation (ce qui ne veut pas dire qu'elle l'a véhicule nécessairement). Pour la simple raison que pour pouvoir rendre la culture accessible à d'autres personnes que les nantis et ceux qui fréquentent les milieux culturels, il a fallut la "matérialiser".
L'imprimerie permettant de reproduire des livres à moindre coût (ils étaient reproduit à la main avant) a ainsi révolutionner le monde. Les livres n'étaient plus réservés à l'élite, la presse informative a vu le jour (cela n'aurait pas été possible sinon). Apprendre à lire pour tout le monde prenait du sens. Bien sûr "on" en a profiter pour faire de la "propagande" religieuse au départ, politique and co... bien sûr la société de consommation en a fait un rouleau compresseur qui tue la diversité culturelle... Mais tout de même, je pense qu'à l'heure actuelle - et depuis fort longtemps maintenant - les livres et autres restent l'un des derniers bastions de résistance de la pensée libre et sont indispensables à son accès.
Idem pour les vinyles, les cassettes, puis les cd, permettant de pouvoir avoir accès à la musique (toutes sortes) sans nécessairement se ruiner en concert.
Bien sûr peut se poser la question de la nécessité de "posséder" cette culture dans nos sociétés où tout le monde à accès aux bibliothèques, médiathèques et surtout désormais... l'informatique et ses supports numériques monstrueux permettant d'accumuler la bibliothèque d'alexandrie sur une surface ridicule et Internet.
C'est toute la question actuelle en fait... et la réponse n'est pas si évidente. MAIS il ne faut pas oublier que cette question concerne des privilégiés. L'accès aux livres (et le reste n'en parlons pas) dans certains pays est encore un rêve pour certains... Par ailleurs nous n'avons encore trouvé aucun support qui ait une aussi grande longévité que le livre papier (de bonne facture, pas les 3/4 de ceux fait aujourd'hui).
Voilà pour la question "matérielle". Pour la question du contenu, là c'est encore plus vaste. La culture véhicule-t-elle la consommation, ou cette dernière est devenue un pan de notre culture commune et se trouve d'office dans beaucoup de ses oeuvres ? ET bien je crois encore que la diversité culturelle ne permets en aucun cas de faire une réponse définitive en la matière.
Mais surtout que serions nous sans la culture ? Faut-il s'en détacher comme certains ont l'air de le penser ici... Je crois personnellement que ce serait une ENORME erreur. Beaucoup de ce que je sais et de ce que je suis je l'ai "appris " "compris" etc. grâce aux livres d'abord (j'ai toujours beaucoup lu depuis que je suis en âge de lire) puis au reste de la culture. Avoir accès à la pensée des autres, avoir accès à la pensée et la vie des hommes qui m'ont précédés et avec lesquelles je n'aurais jamais pu discuter, vivre des vies que je n'aurais jamais pu vivre mais en prendre pourtant des leçons de vie qui m'ont marqué à jamais que j'en sois consciente ou non. Toujours aujourd'hui avoir accès aux cultures et aux modes de pensées des autres me semble vital, d'autant plus avec ce que nous vivons et allons vivre.
Le cinéma, les livres, sont-ils comme la télé, nous formatent-ils ? Je ne le pense pas, à moins d'y aller souvent et de voir lire toujours le même genre. Perso je peux même voir un gros blockbuster américain (ce qui est vraiment rare pour ce qui me concerne mais je n'ai pas honte de dire que j'en aime certains) sans que cela ne me pose souci (en dehors de lever les yeux au ciel sur le niveau ras des paquerettes fréquents) et sans que cela ne me formate. Je suis tellement sortie de ce système que cela ne correspond pas à ma vie ni à mon mode de pensée, je ne peux que voir le décalage profond qu'il y a entre mon mode de vie/pensée et ceux que l'on me donne à voir et c'est même plutôt réjouissant de le voir. Par contre pour ceux qui regarde la télé tous les jours, c'est clair que cela peut renforcer le "modèle"
La télé, comme la pub, son danger c'est sa quotidienneté son formatage de "normes". Toujours les mêmes modèles - et pas des meilleurs en l'occurence - en permanence. C'est du lavage de cerveau. Pour moi ce n'est pas assimilable à la culture. Mais paradoxalement la télé - si on l'utilise comme il faut - y donne aussi accès et il serait vraiment dommage de perdre cet outil.
Plus jeune - famille assez pauvre donc - j'ai été une enfant des livres (de bouquiniste) et de la télé et les 2 m'ont fait rêver. Le cinéma était l'exception (film de Walt Disney essentiellement), la musique ne m'a pris que vers l'adolescence et vive les cassettes vierge Pour ce qui est des livres ma mère est comme moi, ou plutôt l'inverse certainement , c'est à dire que cela fait parti des indispensables, des incompressibles, des "besoins". J'ai fait la fortune des bouquinistes, des puces et des vides-greniers qui vendait des vieux livres pour enfants à des prix dérisoires. On y allait chaque semaine, ceux que j'avais lu et qui ne me plaisaient pas étaient simplement échangé avec le vendeur. Ces livres m'ont "éduqués" tout autant que ma mère, ma famille, mes amis, l'école, la vie.
Je lis probablement 10 fois moins qu'à cette époque, beaucoup plus d'essais d'ouvrages techniques ou théoriques, beaucoup moins de romans, et je considère ça normal. AU niveau film... je vois tellement - et de plus en plus - de film contenant intrinsèquement (ou discrètement, ou par petite touche) une remise en cause du système mortifère dans lequel on est (tout en baignant dans la société de consommation, qui est le modèle dominant, la vie des gens - même fictif - s'y trouve nécessairment) que je ne comprends pas vraiment non plus cette "attaque"
A part avec la télé et la pub, je n'ai jamais eu l'impression que la culture de masse m'envahissait, j'ai toujours eu l'impression de choisir.
Pour moi la culture est associé à une certaine consommation (ce qui ne veut pas dire qu'elle l'a véhicule nécessairement). Pour la simple raison que pour pouvoir rendre la culture accessible à d'autres personnes que les nantis et ceux qui fréquentent les milieux culturels, il a fallut la "matérialiser".
L'imprimerie permettant de reproduire des livres à moindre coût (ils étaient reproduit à la main avant) a ainsi révolutionner le monde. Les livres n'étaient plus réservés à l'élite, la presse informative a vu le jour (cela n'aurait pas été possible sinon). Apprendre à lire pour tout le monde prenait du sens. Bien sûr "on" en a profiter pour faire de la "propagande" religieuse au départ, politique and co... bien sûr la société de consommation en a fait un rouleau compresseur qui tue la diversité culturelle... Mais tout de même, je pense qu'à l'heure actuelle - et depuis fort longtemps maintenant - les livres et autres restent l'un des derniers bastions de résistance de la pensée libre et sont indispensables à son accès.
Idem pour les vinyles, les cassettes, puis les cd, permettant de pouvoir avoir accès à la musique (toutes sortes) sans nécessairement se ruiner en concert.
Bien sûr peut se poser la question de la nécessité de "posséder" cette culture dans nos sociétés où tout le monde à accès aux bibliothèques, médiathèques et surtout désormais... l'informatique et ses supports numériques monstrueux permettant d'accumuler la bibliothèque d'alexandrie sur une surface ridicule et Internet.
C'est toute la question actuelle en fait... et la réponse n'est pas si évidente. MAIS il ne faut pas oublier que cette question concerne des privilégiés. L'accès aux livres (et le reste n'en parlons pas) dans certains pays est encore un rêve pour certains... Par ailleurs nous n'avons encore trouvé aucun support qui ait une aussi grande longévité que le livre papier (de bonne facture, pas les 3/4 de ceux fait aujourd'hui).
Voilà pour la question "matérielle". Pour la question du contenu, là c'est encore plus vaste. La culture véhicule-t-elle la consommation, ou cette dernière est devenue un pan de notre culture commune et se trouve d'office dans beaucoup de ses oeuvres ? ET bien je crois encore que la diversité culturelle ne permets en aucun cas de faire une réponse définitive en la matière.
Mais surtout que serions nous sans la culture ? Faut-il s'en détacher comme certains ont l'air de le penser ici... Je crois personnellement que ce serait une ENORME erreur. Beaucoup de ce que je sais et de ce que je suis je l'ai "appris " "compris" etc. grâce aux livres d'abord (j'ai toujours beaucoup lu depuis que je suis en âge de lire) puis au reste de la culture. Avoir accès à la pensée des autres, avoir accès à la pensée et la vie des hommes qui m'ont précédés et avec lesquelles je n'aurais jamais pu discuter, vivre des vies que je n'aurais jamais pu vivre mais en prendre pourtant des leçons de vie qui m'ont marqué à jamais que j'en sois consciente ou non. Toujours aujourd'hui avoir accès aux cultures et aux modes de pensées des autres me semble vital, d'autant plus avec ce que nous vivons et allons vivre.
Le cinéma, les livres, sont-ils comme la télé, nous formatent-ils ? Je ne le pense pas, à moins d'y aller souvent et de voir lire toujours le même genre. Perso je peux même voir un gros blockbuster américain (ce qui est vraiment rare pour ce qui me concerne mais je n'ai pas honte de dire que j'en aime certains) sans que cela ne me pose souci (en dehors de lever les yeux au ciel sur le niveau ras des paquerettes fréquents) et sans que cela ne me formate. Je suis tellement sortie de ce système que cela ne correspond pas à ma vie ni à mon mode de pensée, je ne peux que voir le décalage profond qu'il y a entre mon mode de vie/pensée et ceux que l'on me donne à voir et c'est même plutôt réjouissant de le voir. Par contre pour ceux qui regarde la télé tous les jours, c'est clair que cela peut renforcer le "modèle"
La télé, comme la pub, son danger c'est sa quotidienneté son formatage de "normes". Toujours les mêmes modèles - et pas des meilleurs en l'occurence - en permanence. C'est du lavage de cerveau. Pour moi ce n'est pas assimilable à la culture. Mais paradoxalement la télé - si on l'utilise comme il faut - y donne aussi accès et il serait vraiment dommage de perdre cet outil.
Plus jeune - famille assez pauvre donc - j'ai été une enfant des livres (de bouquiniste) et de la télé et les 2 m'ont fait rêver. Le cinéma était l'exception (film de Walt Disney essentiellement), la musique ne m'a pris que vers l'adolescence et vive les cassettes vierge Pour ce qui est des livres ma mère est comme moi, ou plutôt l'inverse certainement , c'est à dire que cela fait parti des indispensables, des incompressibles, des "besoins". J'ai fait la fortune des bouquinistes, des puces et des vides-greniers qui vendait des vieux livres pour enfants à des prix dérisoires. On y allait chaque semaine, ceux que j'avais lu et qui ne me plaisaient pas étaient simplement échangé avec le vendeur. Ces livres m'ont "éduqués" tout autant que ma mère, ma famille, mes amis, l'école, la vie.
Je lis probablement 10 fois moins qu'à cette époque, beaucoup plus d'essais d'ouvrages techniques ou théoriques, beaucoup moins de romans, et je considère ça normal. AU niveau film... je vois tellement - et de plus en plus - de film contenant intrinsèquement (ou discrètement, ou par petite touche) une remise en cause du système mortifère dans lequel on est (tout en baignant dans la société de consommation, qui est le modèle dominant, la vie des gens - même fictif - s'y trouve nécessairment) que je ne comprends pas vraiment non plus cette "attaque"
A part avec la télé et la pub, je n'ai jamais eu l'impression que la culture de masse m'envahissait, j'ai toujours eu l'impression de choisir.
Dernière édition par Raffa le Sam 4 Juil 2009 - 11:13, édité 2 fois
Re: Culture et consommation
Vaste nouveau sujet pour moieLeN a écrit: Pensez-vous que la culture doit être assimilée à la consommation? Et si oui, dans quelles circonstances et pourquoi?
Dans un premier temps , je serais tenté de penser que pour que la culture bénéficie à l’ensemble de l’humanité elle devrait être offerte sans devoir répondre aux critères actuels de la « société dite de consommation ».
La consommation n’est pas forcement accessible à tous , cet aspect restrictif ne profite donc pas à l’ensemble de l’humanité surtout si l’on est enclin à penser que l'homme sans culture n’a pas de raison d’être, ou pire qu’il n'est rien d'autre que le produit de la culture.
Cela demande réflexion , débattre me parait essentiel , à vous de jouer ...
sabartes- Age : 52
Localisation : r
Date d'inscription : 09/10/2008
Re: Culture et consommation
La sv serait-elle alors incompatible avec l'art? A mon avis non, au contraire; ne plus consommer de l'art, ça signifie selon moi avoir une démarche active (c'est pareil pour la culture en général). Le mieux je crois, c'est encore de chercher et trouver son talent; on doit tous en avoir un (sans certitude). Mais on peut aussi écouter, lire, regarder... en restant actif. Exemple: ma fille "écoutait" en permanence de la musique, en faisant ses devoirs, en lisant, prenant sa douche etc. Mais elle consommait, surtout ce qui passait à la radio ou les tombereaux de mp3 qu'elle téléchargeait. Il m'a fallu du temps pour le lui faire comprendre (en plus le registre restait assez stéréotypé). Alors je lui ai fait écouter sans les guillemets de la musique variée, de Led Zep à Brahms en passant par Luciano Berio. Et elle s'est ouverte à beaucoup de styles. Je suis content: j'ai transmis.eLeN a écrit:
Mais que fait-on de l'art dans tout ça? J'ai l'impression qu'il passe inaperçu. Adopter la SV comme mode de vie reviendrait à se priver de l'émotion que l'art peut procurer sous prétexte de se protéger d'une sorte de contagion du monde de capitalisme? Il y a bien quelque chose qui m'échappe...
Finalement, pour la culture comme pour le reste, éviter la consommation, est-ce que ce n'est pas tout simplement éviter le sens unique, mais chercher un dialogue?
pepe_de_bienvenida- Age : 61
Localisation : Deux-Sèvres
Date d'inscription : 31/03/2009
Re: Culture et consommation
Raffa, j'ai l'impression que telle que tu définis la culture dans la suite de ton message, tu ne peux qu'avoir raison. Mais pour moi, tu parles déjà d'une culture dénaturée. Le jazz manouche au milieu des caravanes ou le flamenco dans une ruelle de Grenade, est-ce que ce n'est pas aussi de la culture? Pourtant c'est loin d'être réservé aux nantis, et ce n'est pas, ça se saurait, de la consommationRaffa a écrit:
Pour moi la culture est nécessairement associé à une certaine consommation (ce qui ne veut pas dire qu'elle l'a véhicule nécessairement). Pour la simple raison que pour pouvoir rendre la culture accessible à d'autres personnes que les nantis et ceux qui fréquentent les milieux culturels, il a fallut la "matérialiser".
pepe_de_bienvenida- Age : 61
Localisation : Deux-Sèvres
Date d'inscription : 31/03/2009
Re: Culture et consommation
Oui j'ai enlevé le premier "nécessairement" pendant que tu me citais. Je pense aussi beaucoup à la culture orale (dont notamment la médecine traditionnelle qui pour moi s'approche de l'art ) et la musique MAIS pour perpétuer la culture, pour la transmettre, il est indispensable de la mettre sur support. Enormémment de cultures orales ont été perdues faute de supports pour les transmettre aux générations qui ont suivis et je pense pour ma part que certaines solutions à nos problèmes actuels se trouvaient déjà dans ces cultures.
"Le jazz manouche au milieu des caravanes ou le flamenco dans une ruelle de Grenade" aurait difficilement été transmis dans d'autres régions du monde sans support.
"Le jazz manouche au milieu des caravanes ou le flamenco dans une ruelle de Grenade" aurait difficilement été transmis dans d'autres régions du monde sans support.
Re: Culture et consommation
Absolument d'accord.pepe_de_bienvenida a écrit:
Finalement, pour la culture comme pour le reste, éviter la consommation, est-ce que ce n'est pas tout simplement éviter le sens unique, mais chercher un dialogue?
Mais pour ça il faudrait aussi, d'un côté, laisser tomber un certain nombre de préjugés et de l'autre, avoir les éléments pour arriver à faire parfois la différence.
Bien que je suis d'accord, malheureusement, avec le fait qu'il existe une diffusion culturelle réservée aux nantis, beaucoup de gens n'osent pas rentrer dans une galerie d'art (l'entrée étant pourtant libre et gratuite et l'achat pas obligatoire du tout )... Paradoxalement, c'est le même public habitué des galeries qui se précipite aux foires d'art contemporain pour voir la même chose qu'on peut voir gratuitement et en balade, mais payant et groupé sous forme de supermarché et là, ça devient de la consommation... Tout est fait aussi, parfois, pour abonder dans le sens de la caricature...
eLeN- Localisation : Ile de France
Date d'inscription : 09/05/2009
Re: Culture et consommation
Est-ce que les cultures se sont perdues faute de support, ou à cause de la concurrence de "cultures" hégémoniques? Et pour ce qui est du support de diffusion, si tout le monde avait une démarche active et une curiosité pour les autres cultures, NOUS, à l'occasion d'un quelconque voyage, deviendrions les supports (comme une culture française qui a traversé l'Atlantique, il suffit de comparer le parler d'un québecois et celui d'un poitevin).
eLeN, là on entre dans un problème de société, celui de l'accès à la culture. J'ai visité il y a quelques années le Familistère Godin à Guise. Jean-Baptiste Godin voulait créer une cité idéale (on en pense ce qu'on voudra), il avait bâti pour ses ouvriers un complexe culturel, où tous avaient accès au théâtre, à l'opéra... et 150 ans après cette leçon n'a servi à rien ou presque. Ce qui prouve bien, comme nous en discutions dans un autre post, que l'action collective est indispensable pour faire évoluer la société.
Bien que je suis d'accord, malheureusement, avec le fait qu'il existe une diffusion culturelle réservée aux nantis, beaucoup de gens n'osent pas rentrer dans une galerie d'art (l'entrée étant pourtant libre et gratuite et l'achat pas obligatoire du tout Cool )...
eLeN, là on entre dans un problème de société, celui de l'accès à la culture. J'ai visité il y a quelques années le Familistère Godin à Guise. Jean-Baptiste Godin voulait créer une cité idéale (on en pense ce qu'on voudra), il avait bâti pour ses ouvriers un complexe culturel, où tous avaient accès au théâtre, à l'opéra... et 150 ans après cette leçon n'a servi à rien ou presque. Ce qui prouve bien, comme nous en discutions dans un autre post, que l'action collective est indispensable pour faire évoluer la société.
pepe_de_bienvenida- Age : 61
Localisation : Deux-Sèvres
Date d'inscription : 31/03/2009
Re: Culture et consommation
Est-ce que les cultures se sont perdues faute de support, ou à cause de la concurrence de "cultures" hégémoniques?
Cela dépend lesquelles, et souvent les 2 en même temps. Mais des cultures isolées se sont éteintes sans transmettre leurs savoirs et très peu leurs arts.
Et pour ce qui est du support de diffusion, si tout le monde avait une démarche active et une curiosité pour les autres cultures, NOUS, à l'occasion d'un quelconque voyage, deviendrions les supports (comme une culture française qui a traversé l'Atlantique, il suffit de comparer le parler d'un québecois et celui d'un poitevin).
Évidemment et cela participe aussi à la culture mais cela ne suffit pas à mon sens. D'abord les voyages c'est encore quelque chose qui n'est pas accessible à tout le monde et, de nos jours, pas très sv ENsuite un homme n'a qu'une durée de vie limitée, et un impact limité aussi, et une sensibilité particulière et un contexte socio-historique particulier qui fait qu'il s'approprie la culture et la modifie, la fait évoluer. La culture "de base" s'en trouve modifiée (ce qui est très bien) et peut alors s'oublier (ce qui peut être un problème).
Re: Culture et consommation
Oui, je ne dis pas le contraire et c'est en grande partie mon combat perso quotidien.pepe_de_bienvenida a écrit:
eLeN, là on entre dans un problème de société, celui de l'accès à la culture.
eLeN- Localisation : Ile de France
Date d'inscription : 09/05/2009
Re: Culture et consommation
Parfois il faut du temps pour apprécier et pour assimiler. Et des choses se sont perdues tout simplement parce que pas conservées et pas comprises par les contemporains.Raffa a écrit:Est-ce que les cultures se sont perdues faute de support, ou à cause de la concurrence de "cultures" hégémoniques?
Cela dépend lesquelles, et souvent les 2 en même temps. Mais des cultures isolées se sont éteintes sans transmettre leurs savoirs et très peu leurs arts.
Récemment j'ai eu la chance de voir la chorégraphie originelle de Nijinsky pour "le sacre du printemps" . C'était tellement révolutionnaire pour l'époque que ça avait été boudé par le public et oublié par la suite. Ce n'est pas toujours possible de reconstituer une chorégraphie, le support vidéo devient indispensable pour en conserver les traces.
eLeN- Localisation : Ile de France
Date d'inscription : 09/05/2009
Re: Culture et consommation
Le voyage sv, ça reviendra, quand nous aurons retrouvé le temps de vivre. Bach a fait un voyage à pied de 400 km pour voir son idole Buxtehude, et que dire du tour de France des compagnons? Mais revenons à nos moutons: le support matériel n'a-t-il pas tendance à figer la culture, alors qu'elle doit vivre. Par la transmission orale par exemple, si elle reste à l'abri de ce que j'appelais les "cultures" hégémoniques, la culture de base peut s'oublier, mais elle ne disparaît pas vraiment. Que des détails se perdent, si beaux nous paraissent-ils, est-ce vraiment grave si l'esprit reste? Les contes des origines se sont enrichis au fil des âges, et on sait depuis Levi-Strauss que les cultures qui nous paraissent les plus primitives sont en fait en perpétuelle évolution. Elles vivent, parce qu'elles font partie intégrante de la vie des peuples. Une culture c'est un peu comme un organisme; des cellules naissent d'autres meurent sans que ça remette en cause son identité. On peut parler d'une culture, mais pas de "la" culture; ça n'a aucun sens, ou alors nous en faisons déjà un produit standardisé et "prêt à consommer".
pepe_de_bienvenida- Age : 61
Localisation : Deux-Sèvres
Date d'inscription : 31/03/2009
Re: Culture et consommation
Est-ce que simplicité et art et culture sont incompatibles ? Non, bien au contraire. A mes yeux, et suivant mon expérience personnelle, la simplicité me pousse de plus en plus vers ce qui est beau et me touche réellement, profondément, tout en me dépouillant de ce que j'avais pour habitude de "prendre" avant, facilement, lorsque je suivais le mouvement sans me poser trop de questions, si on peut dire les choses ainsi.
J'ai grandi avec la télé (les séries pour jeunes surtout, les émissions de variété). La télé avait sa place à la maison, ce n'était pas qu'un accessoire. Puis plus tard, je me suis beaucoup tournée vers le cinéma, j'étais plutôt bon public. Et là avec du recul je trouve qu'effectivement j'ai trop regardé de films et je trouve que d'une certaine façon cela m'a en effet conditionnée. Aujourd'hui je me détache volontairement de cette ancienne habitude. En cela je rejoins ce qui a été dit plus haut, comme quoi la quantité de films qu'on regarde peut nous formater : c'est clairement le sentiment que j'ai eu me concernant.
Après ce pose la question du registre de ce que l'on regarde (ou de leur qualité, mais ça c'est très subjectif n'est-ce pas ). Je crois personnellement (et je trouve que c'est une bonne nouvelle) que la diversité aujourd'hui est suffisamment grande dans chaque domaine (livres, films, expos, musique...) pour trouver tout et son contraire.
A nous de choisir, en somme... et tout dépend aussi de notre attitude vis-à-vis de ce qu'on regarde.
J'ai sans doute été très naïve par le passé, car si je me replace plusieurs années en arrière, je me vois faisant confiance aux magazines et émissions grand public pour choisir mes films, et là je ne sortais pas d'un certain registre, pas trop compliqué, à l'émotion facile, où on se pose pas beaucoup de questions, ou alors si mais pas trop longtemps (et avec en plus de plus en plus de publicités cachées, les acteurs usant et abusant de produits bien mis en évidence) ! Maintenant je suis bien moins facile à convaincre avant d'aller voir un film.
Je sais maintenant qu'il existe des tas et des tas d'oeuvres riches et intéressantes, mais seule une minorité émerge et fait parler d'elle (un peu comme l'iceberg) - je veux dire au quotidien, avec les gens que je côtoie tous les jours - si bien qu'aujourd'hui je sais aussi qu'il me faut faire l'effort d'aller à la recherche de ces trésors, et ne plus attendre passivement de voir ce qu'on me propose là tout-de-suite maintenant, ce qui revient à choisir sans vraiment choisir.
Je déplore que l'iceberg ne soit pas inversé ! Mais c'est ainsi, je ne pense pas encore à comment changer cet état de fait, j'en suis au stade où pour ma part, j'ai beaucoup besoin de me nourrir de toutes ces choses belles et réelles surtout, pour pouvoir au moins moi aussi transmettre quelque chose d'authentique à mes enfants (et rien que ça ce serait déjà chouette).
J'ai grandi avec la télé (les séries pour jeunes surtout, les émissions de variété). La télé avait sa place à la maison, ce n'était pas qu'un accessoire. Puis plus tard, je me suis beaucoup tournée vers le cinéma, j'étais plutôt bon public. Et là avec du recul je trouve qu'effectivement j'ai trop regardé de films et je trouve que d'une certaine façon cela m'a en effet conditionnée. Aujourd'hui je me détache volontairement de cette ancienne habitude. En cela je rejoins ce qui a été dit plus haut, comme quoi la quantité de films qu'on regarde peut nous formater : c'est clairement le sentiment que j'ai eu me concernant.
Après ce pose la question du registre de ce que l'on regarde (ou de leur qualité, mais ça c'est très subjectif n'est-ce pas ). Je crois personnellement (et je trouve que c'est une bonne nouvelle) que la diversité aujourd'hui est suffisamment grande dans chaque domaine (livres, films, expos, musique...) pour trouver tout et son contraire.
A nous de choisir, en somme... et tout dépend aussi de notre attitude vis-à-vis de ce qu'on regarde.
J'ai sans doute été très naïve par le passé, car si je me replace plusieurs années en arrière, je me vois faisant confiance aux magazines et émissions grand public pour choisir mes films, et là je ne sortais pas d'un certain registre, pas trop compliqué, à l'émotion facile, où on se pose pas beaucoup de questions, ou alors si mais pas trop longtemps (et avec en plus de plus en plus de publicités cachées, les acteurs usant et abusant de produits bien mis en évidence) ! Maintenant je suis bien moins facile à convaincre avant d'aller voir un film.
Je sais maintenant qu'il existe des tas et des tas d'oeuvres riches et intéressantes, mais seule une minorité émerge et fait parler d'elle (un peu comme l'iceberg) - je veux dire au quotidien, avec les gens que je côtoie tous les jours - si bien qu'aujourd'hui je sais aussi qu'il me faut faire l'effort d'aller à la recherche de ces trésors, et ne plus attendre passivement de voir ce qu'on me propose là tout-de-suite maintenant, ce qui revient à choisir sans vraiment choisir.
Je déplore que l'iceberg ne soit pas inversé ! Mais c'est ainsi, je ne pense pas encore à comment changer cet état de fait, j'en suis au stade où pour ma part, j'ai beaucoup besoin de me nourrir de toutes ces choses belles et réelles surtout, pour pouvoir au moins moi aussi transmettre quelque chose d'authentique à mes enfants (et rien que ça ce serait déjà chouette).
Invité- Invité
Re: Culture et consommation
oui et non.pepe_de_bienvenida a écrit:Mais revenons à nos moutons: le support matériel n'a-t-il pas tendance à figer la culture, alors qu'elle doit vivre.
J'ai donné l'exemple de Nijinsky: dans certains cas, le support matériel peut donner une deuxième chance.
Je suis d'accord dans le sens où trop souvent on accorde en effet trop d'importance au détails et on passe à côté de l'essentiel. Qui n'a jamais assisté à un dîner mondain où les gens se jettent des titres à la figure au lieu de parler vraiment des livres?Que des détails se perdent, si beaux nous paraissent-ils, est-ce vraiment grave si l'esprit reste?
L'une des choses que j'aime le plus de mon métier c'est de savoir que je participe à la création de quelque chose de collectif et de multiple et que j'apporte mon grain de sable à cette construction, justement. Je ne sais pas comment, mais je sais que c'est une manière d'être dans le monde.Une culture c'est un peu comme un organisme; des cellules naissent d'autres meurent sans que ça remette en cause son identité. On peut parler d'une culture, mais pas de "la" culture; ça n'a aucun sens, ou alors nous en faisons déjà un produit standardisé et "prêt à consommer".
Je ne sais pas si la qualité est aussi subjective que le goût. On peut ne pas aimer quelque chose et lui reconnaître des qualités. Certains films sont effectivement des produits de consommation et même son réalisateur ne dira pas le contraire!virginie a écrit:Après ce pose la question du registre de ce que l'on regarde (ou de leur qualité, mais ça c'est très subjectif n'est-ce pas Wink ). Je crois personnellement (et je trouve que c'est une bonne nouvelle) que la diversité aujourd'hui est suffisamment grande dans chaque domaine (livres, films, expos, musique...) pour trouver tout et son contraire.
Après, le goût se forme avec l'expérience et donc, il faudra bien passer par là pour se former ses propres critères. Mais c'est sûr qu'on n'est pas obligé de tout expérimenter.
eLeN- Localisation : Ile de France
Date d'inscription : 09/05/2009
Re: Culture et consommation
eLeN a écrit:
Après, le goût se forme avec l'expérience et donc, il faudra bien passer par là pour se former ses propres critères. Mais c'est sûr qu'on n'est pas obligé de tout expérimenter.
Je me dis que :
- soit on baigne dans un milieu qui corresponde dès le départ à ses goûts propres (quelle chance);
- soit ce n'est pas le cas mais une opportunité (une rencontre par exemple) nous fait voir qu'il existe autre chose qui nous parle bien plus, ou encore l'expérimentation comme tu le dis entraîne une sorte de rejet;
- soit rien ne change le fait qu'on baigne dans un milieu culturel qui ne nous convient pas, et là, c'est bien dommage.
Autour de moi la grande majorité des gens se satisfont à peu près de ce qui passe à la télé sur une des 3 grandes chaînes. Ca n'enlève rien du tout à l'intelligence ou au goût propre de ces personnes, mais je suis sure que la plupart, s'ils en avaient l'occasion, le temps, l'énergie même parfois, s'orienteraient vers tout autre chose. Et pour ça je suis moi aussi assez remontée contre ce qu'on pourrait appeler la culture grand public, la plus facile à prendre, la plus voyante, qui s'intéresse bien moins à l'art à proprement parlé qu'à la rentabilité des produits engendrés. En ce sens, cet espèce d'art-culture-consommation qui se moque de monsieur tout-le-monde m'écoeure.
Nos (mauvaises) habitudes sont tenaces, et ça les personnes qui cherchent à faire profit de toute chose le savent très bien, et ils misent tout sur notre paresse à changer.
Invité- Invité
Re: Culture et consommation
Je ne vois pas en quoi arts et SV s'opposeraient. Mais, lorsqu'on prend le chemin de la SV, je crois qu'il en découle une évolution du rapport qu'on a à l'art et à la culture.
Personnellement, je tiens un raisonnement analogue à celui du rapport à la nourriture.
Si on considère que tous les aliments qu'on avale ont une influence sur notre corps, je crois aussi que tout ce qui entre dans notre cerveau par les 5 sens a une influence sur notre être.
Les émotions que procurent les arts et la culture (mais aussi le rapport à l'autre !) sont puissantes. Est-il nécessaire de tout essayer? Les arts et la culture doivent-ils être consommés ?
Partant de là, j'essaie de faire attention non seulement à la qualité, mais aussi à la quantité que ce que je fais - ou laisse - avaler à mon cerveau.
Personnellement, je tiens un raisonnement analogue à celui du rapport à la nourriture.
Si on considère que tous les aliments qu'on avale ont une influence sur notre corps, je crois aussi que tout ce qui entre dans notre cerveau par les 5 sens a une influence sur notre être.
Les émotions que procurent les arts et la culture (mais aussi le rapport à l'autre !) sont puissantes. Est-il nécessaire de tout essayer? Les arts et la culture doivent-ils être consommés ?
Partant de là, j'essaie de faire attention non seulement à la qualité, mais aussi à la quantité que ce que je fais - ou laisse - avaler à mon cerveau.
pet_de_lapin- Age : 51
Date d'inscription : 23/01/2009
Re: Culture et consommation
pet_de_lapin a écrit:
Personnellement, je tiens un raisonnement analogue à celui du rapport à la nourriture.
Si on considère que tous les aliments qu'on avale ont une influence sur notre corps, je crois aussi que tout ce qui entre dans notre cerveau par les 5 sens a une influence sur notre être.
Les émotions que procurent les arts et la culture (mais aussi le rapport à l'autre !) sont puissantes.
...
Partant de là, j'essaie de faire attention non seulement à la qualité, mais aussi à la quantité que ce que je fais - ou laisse - avaler à mon cerveau.
Je trouve que tu réussis à dire en seulement quelques phrases ce que j'ai laborieusement tenté d'extraire de ma petite tête : dit comme ça c'est bien plus clair, et c'est bien ainsi que je considère l'art et la culture au final (il faudrait maintenant que j'applique la SV à l'expression écrite pour être aussi efficace !).
Invité- Invité
Re: Culture et consommation
Je ne suis pas, pour ma part, tout à fait sûre d'avoir compris le rapport à la quantité.
Je ne crois pas que le principe de la consommation soit nécessairement lié avec une notion de quantité. Je pense que les "doses" sont de toutes manières réglées naturellement puisqu'on a un temps nécessaire d'imprégnation pour chaque chose. (c'est peut être ça? s'écouter soi même, par exemple, quand on est au musée et qu'on sent qu'on ne voit plus rien?)
Aujourd'hui c'est le premier dimanche du mois, jour des musées nationaux gratuits. Notre petite famille en profite pas mal. Quand mon fils était très jeune, on allait souvent au Louvre, le dimanche gratuit. On restait parfois juste une demi heure, le temps de parcourir tranquillement une salle sans arriver à saturation. Est-ce le rapport à la quantité dont vous parlez?
(sur ce, aujourd'hui c'est Beaubourg, à plus tard donc...)
Je ne crois pas que le principe de la consommation soit nécessairement lié avec une notion de quantité. Je pense que les "doses" sont de toutes manières réglées naturellement puisqu'on a un temps nécessaire d'imprégnation pour chaque chose. (c'est peut être ça? s'écouter soi même, par exemple, quand on est au musée et qu'on sent qu'on ne voit plus rien?)
Aujourd'hui c'est le premier dimanche du mois, jour des musées nationaux gratuits. Notre petite famille en profite pas mal. Quand mon fils était très jeune, on allait souvent au Louvre, le dimanche gratuit. On restait parfois juste une demi heure, le temps de parcourir tranquillement une salle sans arriver à saturation. Est-ce le rapport à la quantité dont vous parlez?
(sur ce, aujourd'hui c'est Beaubourg, à plus tard donc...)
eLeN- Localisation : Ile de France
Date d'inscription : 09/05/2009
Re: Culture et consommation
eLeN a écrit:Je pense que les "doses" sont de toutes manières réglées naturellement puisqu'on a un temps nécessaire d'imprégnation pour chaque chose.
Dans votre exemple, oui. Mais nous ne sommes pas toujours en situation de pouvoir "ajuster" le temps consacré à la réception de ce qui s'offre à nous. Au cinéma, dans certains films, les plans se succèdent parfois si rapidement qu'on subit les images parce qu'on ne dispose pas du temps nécessaire à l'imprégnation.
pet_de_lapin- Age : 51
Date d'inscription : 23/01/2009
Re: Culture et consommation
eLeN a écrit:Est-ce le rapport à la quantité dont vous parlez?
Oui, mais pas seulement. Il faut aussi penser à tout ce qui se présente à nous sans qu'on ait fait la démarche d'aller vers.
pet_de_lapin- Age : 51
Date d'inscription : 23/01/2009
Re: Culture et consommation
eLeN a écrit:Je ne suis pas, pour ma part, tout à fait sûre d'avoir compris le rapport à la quantité.
Je ne crois pas que le principe de la consommation soit nécessairement lié avec une notion de quantité.
J'ai l'impression eLeN que de ton point de vue, baignant dans un monde d'art et de culture où tu as des goûts affirmés, et y consacrant énormément de temps puisque c'est ta passion et ton travail, c'est à la fois facile et évident pour toi de naviguer avec choix conscient dans ce qui s'offre à toi (en plus tu habites dans un coin où l'offre est grande et variée). Je me trompe peut-être, c'est l'impression que j'ai en te lisant.
Toi tu peux en consommer à ta guise puisque tu sembles savoir exactement ce que tu veux. Je crois que la plupart des gens, du moins ceux que j'observe autour de moi, sont plutôt dans une démarche passive, et dans ce cas, ne choisissent pas ce qu'ils absorbent. Et par fatigue (le soir en rentrant du travail avec les enfants qui hurlent partout !), par mimétisme avec les voisins ou les collègues, se contentent de l'offre grand public qui, je trouve, ne propose pas d'occasion de remettre en cause ce mode de fonctionnement. Dans ce cas, la quantité qu'ils consomment les conforte dans leur position, je le vois un peu comme un cercle vicieux instauré à la fois par la qualité et la quantité des oeuvres concernées (mais souvent il serait plus juste de parler de produit plutôt que d'oeuvre).
L'idéal oui serait de s'écouter soi-même (et cela est vrai aussi pour la nourriture, la santé...) mais qui prend ce temps aujourd'hui ? Autour de moi je n'en connais que trop peu, pourquoi ? Parce qu'ils sont happés par un rythme de vie qui les dépasse, et quand bien même ils auraient la possibilité de descendre du wagon pour considérer les choses avec recul, ils sont persuadés que ce n'est pas possible, parce qu'ils pensent que la vie doit être comme ça, puisque c'est souvent comme ça dans les films, livres etc qu'il lisent ou regardent (quand ce n'est pas la publicité bien entendu). Et je ne dis pas ça avec mépris, au contraire, j'aime beaucoup les personnes qui m'entourent, je trouve dommage qu'ils passent à côté de choses autrement plus belles.
Invité- Invité
Re: Culture et consommation
merci beaucoup virginie de ton témoignage et de tes réflexions, cela me permet de mettre des mots sur un vague sentiment diffus que je ne pouvais appréhender et je comprends mieux certaines opinions exprimées ici avec cet éclairage, je comprends mieux aussi certains de mes proches...
Personnellement j'ai toujours effectivement "été vers" la découverte et non suivit le mouvement des "conseils" massmédiatique en matière de culture (conseils dont je n'ai que de très vague échos d'ailleurs). Il m'est arrivé aussi, pour approfondir un domaine, d'aller chercher des conseils que j'estimais proche de mes goûts ou en tout cas "expert" ce qui était également une démarche proactive.
pet-de-lapin ton message est effectivement très juste et je le partage tout à fait
pepe_de_bienvenida j'utilise le mot LA culture comme mot générique regroupant la diversité DES cultures aussi bien en terme de diversité humaines on va dire, que de diversité de genre par exemple. La culture regroupe par exemple toutes les oeuvres d'art quelles qu'elles soient. Mais je dit aussi "la culture" pour parler de concept philosophique. En tout cas certainement pas pour parler d'un produit standardisé et "prêt à consommer"
Pour moi non, le support permet l'accès, la culture vit une fois qu'on se l'est appropriée, et dans plein de direction (autant qu'il y a d'être humain qui se la sont appropriée ) et c'est très bien. Un autre exemple que celui d'eLeN. On a retrouvé des partitions manuscrites totalement oubliées (si pas jamais transmises) de je ne sais plus qui, qui était apparemment vraiment à connaître et qui a pu depuis inspirer d'autres compositeurs.
Autre exemple si l'on veut étudier l'histoire de l'art dans je ne sais quel pays et qu'on doit notamment voir les œuvres du passé qui ont révolutionné les genres et donné naissance à d'autres merveilles, comment faire si ces dernières sont dans des musées étrangers et que les étudiants n'ont pas la possibilité d'aller dans tous ces pays. Les supports de l'œuvre permet de pallier ce problème, photographie, diapositive, musée virtuel en ligne, reproduction grandeur nature, affiche, animation 3D de scuptures, que sais-je...
Le support est pour moi indispensable. Maintenant est-il nécessaire de multiplier ce support par le nombre d'humains sur terre (j'exagère volontairement) pour qu'ils en aient accès. C'est là je pense que l'on fait une erreur. Il est évident que l'industrie culturelle essaye de réduire la culture à une marchandise.
Personnellement j'ai toujours effectivement "été vers" la découverte et non suivit le mouvement des "conseils" massmédiatique en matière de culture (conseils dont je n'ai que de très vague échos d'ailleurs). Il m'est arrivé aussi, pour approfondir un domaine, d'aller chercher des conseils que j'estimais proche de mes goûts ou en tout cas "expert" ce qui était également une démarche proactive.
pet-de-lapin ton message est effectivement très juste et je le partage tout à fait
pepe_de_bienvenida j'utilise le mot LA culture comme mot générique regroupant la diversité DES cultures aussi bien en terme de diversité humaines on va dire, que de diversité de genre par exemple. La culture regroupe par exemple toutes les oeuvres d'art quelles qu'elles soient. Mais je dit aussi "la culture" pour parler de concept philosophique. En tout cas certainement pas pour parler d'un produit standardisé et "prêt à consommer"
e support matériel n'a-t-il pas tendance à figer la culture, alors qu'elle doit vivre.
Pour moi non, le support permet l'accès, la culture vit une fois qu'on se l'est appropriée, et dans plein de direction (autant qu'il y a d'être humain qui se la sont appropriée ) et c'est très bien. Un autre exemple que celui d'eLeN. On a retrouvé des partitions manuscrites totalement oubliées (si pas jamais transmises) de je ne sais plus qui, qui était apparemment vraiment à connaître et qui a pu depuis inspirer d'autres compositeurs.
Autre exemple si l'on veut étudier l'histoire de l'art dans je ne sais quel pays et qu'on doit notamment voir les œuvres du passé qui ont révolutionné les genres et donné naissance à d'autres merveilles, comment faire si ces dernières sont dans des musées étrangers et que les étudiants n'ont pas la possibilité d'aller dans tous ces pays. Les supports de l'œuvre permet de pallier ce problème, photographie, diapositive, musée virtuel en ligne, reproduction grandeur nature, affiche, animation 3D de scuptures, que sais-je...
Le support est pour moi indispensable. Maintenant est-il nécessaire de multiplier ce support par le nombre d'humains sur terre (j'exagère volontairement) pour qu'ils en aient accès. C'est là je pense que l'on fait une erreur. Il est évident que l'industrie culturelle essaye de réduire la culture à une marchandise.
Re: Culture et consommation
La culture est un des derniers lieux où on trouve de la gratuité ou quasi-gratuité (festivals de rue, musées à certaines périodes, bibiliothèques) et des prix régulés (le prix unique du livre). Elle est donc en partie soustraite à la consommation.
Je suis d'accord avec toi Raffa, la materialisation est utile à la diffusion de la culture. Mais ce à quoi je n'adhère pas c'est le désir de possession de ces objets culturels. On peut voire un film sans posséder le DVD, lire un livre sans forcément l'acheter. Ne parlons pas des tableaux de maître propriétés de grandes fortunes. Je ne dit pas qu'il ne faut posséder aucun DVD ou bouquin, loin de là. Mais dans ce domaine il y a aussi trop de "pousse à la consommation".
Je suis également sensible au post de pet-de-lapin.
Je suis d'accord avec toi Raffa, la materialisation est utile à la diffusion de la culture. Mais ce à quoi je n'adhère pas c'est le désir de possession de ces objets culturels. On peut voire un film sans posséder le DVD, lire un livre sans forcément l'acheter. Ne parlons pas des tableaux de maître propriétés de grandes fortunes. Je ne dit pas qu'il ne faut posséder aucun DVD ou bouquin, loin de là. Mais dans ce domaine il y a aussi trop de "pousse à la consommation".
Je suis également sensible au post de pet-de-lapin.
bluemyrtille- Age : 53
Localisation : Gers
Date d'inscription : 07/09/2008
Re: Culture et consommation
Bon, j'avais écrit un long message et viens de l'effacer accidentellement ... et je n'ai pas le temps, maintenant, de recommencer!
Mais je voulais surtout dire que je suis sensible à l'ensemble des messages et que ça me donne beaucoup de matière à réflexion.
Mais je voulais surtout dire que je suis sensible à l'ensemble des messages et que ça me donne beaucoup de matière à réflexion.
eLeN- Localisation : Ile de France
Date d'inscription : 09/05/2009
Re: Culture et consommation
Bénies soient les médiathèques (d'ailleurs aussi tous les centres de ressources spécialisés, mais accessibles au public, auxquels on ne pense pas toujours)!bluemyrtille a écrit:Mais ce à quoi je n'adhère pas c'est le désir de possession de ces objets culturels. On peut voire un film sans posséder le DVD, lire un livre sans forcément l'acheter.
C'est de la culture pour tous ceux qui veulent bien s'en donner la peine, donc pour le coup c'est le contraire de la consommation (détrompez-moi )
pepe_de_bienvenida- Age : 61
Localisation : Deux-Sèvres
Date d'inscription : 31/03/2009
Re: Culture et consommation
Non, je ne te détromperai pas, justement! Mais là, il y a le problème que tu soulevais toi même au sujet de l'accès à la culture.pepe_de_bienvenida a écrit:
C'est de la culture pour tous ceux qui veulent bien s'en donner la peine, donc pour le coup c'est le contraire de la consommation (détrompez-moi )
A ce sujet, j'ai été aussi très intéressée par la réflexion de Virginie.
La gratuité ne suffit pas, il faut aussi l'information. Et éventuellement, la proximité. -je pense au fait que Virginie signalait que j'habite dans une région qui facilitait les choses. Je réponds oui, mais tout le monde n'est pas de cet avis... J'habite en banlieue parisienne, à 30 minutes de Paris par le RER. Cette distance ainsi que ce moyen de transport sont rédhibitoires pour plus de gens qu'on ne croirait. - Mais en effet, dans toutes les villes proches on trouve des médiathèques et elles sont vraiment très fréquentées.
Aussi, nombreuses sont les municipalités (et je serais curieuse de savoir ce qu'il en est de celles qui sont proches de chez vous) qui emploient des intervenants artistiques en milieu scolaire. Perso, j'interviens en tant qu'artiste dans plusieurs villes. Le principe est, entre autres, que la culture peut entrer dans la maison par le biais d'un enfant qui demande par la suite aux parents de l'emmener au musée, au spectacle, au concert...
eLeN- Localisation : Ile de France
Date d'inscription : 09/05/2009
Re: Culture et consommation
Se donner la peine d'accéder à la culture voilà qui est pertinent...
Intéressant tout cela.
De fait, perso j'ai vécu à Paris et cela facilite les choses. Que ce soit pour l'accès ou pour la gratuité ou le moindre coût.
Comme j'ai pu le dire sur d'autres fils, j'ai passé des heures et des heures à la bibliothèque de Beaubourg (qui à mon époque avait aussi une section vidéos en libre accès), je séchais même parfois les cours pour y aller. Je n'y allais jamais avec une idée en tête, j'y allais "le nez au vent" tout en me concentrant sur les thèmes qui m'intéressent je n'empruntais rien (encore trop cher pour moi à cette époque) mais je lisais, regardais les vidéos et faisais quelques photocopies (j'ai notamment affiché des photocopies d'art primitif provenant des livres de beaubourg dans ma chambre d'ado). C'est toujours comme cela que je fréquente ma bibliothèque et ma médiathèque mais maintenant j'emprunte Je fouille, je farfouille, je ressors de là 1h à 1h30 plus tard avec une poignée de bouquins pour un mois, ou 2 ou 3 dvd (documentaires la plupart du temps, zhom - cinéphile - s'occupant des films anc co je suis loin de tous les regarder avec lui).
C'est aussi comme cela que je fréquente les bouquinistes et petites librairies indépendantes, le nez au vent et cela me plait que j'y achète ou non quelque chose (l'achat n'est vraiment pas systématique mais j'aime fréquenter ces lieux, Zhom aussi).
Pour le théâtre et les spectacles, là aussi les villes c'est plus facile. Il y a plusieurs fois par an des animations de rues, il y a plusieurs petits théâtres de troupes amateurs ou semi-pro pas trop cher, il y a très souvent au moins un cinéma d'art et essai avec des formules avantageuses pour les réguliers.
Pour la musique, médiathèque et amis sont mes principales sources mais j'avoue très honnêtement que - maintenant que mes goûts sont affirmés - la musique a pris beaucoup moins de place qu'avant dans ma vie, le silence c'est bien aussi pi je gratouille aussi ma guitare... Là où je vis (et Paris n'en parlons pas !), il y a souvent de petits concerts pour 3 fois rien voire gratuit, maintenant cela dépend ce qu'on aime... mais perso la variété me passe à des km au dessus de la tête. Quand il me prend des envie de musique je me tourne plus facilement vers la radio (une chaîne que je trouve de grande qualité et qui diffuse le genre de musique que j'aime) que vers mes cd/cassettes. J'ai toujours bcp aimé l'opéra... pourtant j'en possède très peu et je n'y ait été qu'une seule fois dans ma vie (offert pour l'un de mes anniversaire). Mais la radio en diffuse régulièrement sur une chaîne spécifique également.
Côté art plastique, bon j'ai jamais été très fan, les musées me gavent un peu (je préfère de loin les musées d'histoire naturelle ou d'histoire de l'homme), mais ma mère (qui par contre peint et aurait adoré en faire son métier) et l'école ont tenu à ce que je visite tous ceux de Paris petit à petit et je le regrette pas. Je pense que cela doit être vu au moins une fois dans sa vie. J'ai d'ailleurs gardé cette philosophie en visitant les musées des villes que je visite. Sinon j'ai des amis étudiants sur le tard (je veux dire qu'ils travaillent) qui le dessin, qui la photo et chaque année il y a porte ouverte.
Pour ce qui est de posséder, évidemment, l'idéal serait de pouvoir emprunter à chaque fois ou d'avoir accès à une ressource partagée ou collective dans tous les cas mais ce n'est pas toujours possible.
eLeN a abordé le sujet des livres de SF très difficiles à retrouver, même en bibliothèque ou chez les bouquinistes. J'ai aussi l'exemple de très très nombreuses BD génialissimes mais restées confidentielles car pas du tout grand public (donc édité de 500 à 5000 exemplaires seulement) : si on n'achète pas rapidement le seul exemplaire sorti dans son magasin de BD on peut être sûr de plus jamais la retrouver que ce soit à l'achat ou en bibliothèque. Et cela a été mon grand malheur car pour "découvrir" de nombreuses perles j'ai du acheter. J'ai donc maintenant aussi plein de BD que je sais que je n'aurais pas achetée si j'avais pu les lire avant. Alors qu'à la base, ayant lu énormément de BD empruntées quand j'étais étudiante (10 par semaine en période d'examen ) j'ai surtout acheté ensuite celles que je considère comme des chef d'œuvres et que je savais vouloir relire et relire encore, en tout cas y accéder quand j'en ai envie et pouvoir les faire découvrir à mes proches... Car je pense que c'est là l'utilité de la possession, et pour que ce soit vraiment pertinent, ces possessions doivent nécessairement être limitées. A quoi cela sert d'avoir tellement de livres ou de cd que l'on ne peut tous les relire ou écouter ?
et là j'en viens au "circuit". Pour moi la possession est rarement "éternelle" je veux dire par là qu'un livre, un film ou un cd que l'on adore à une époque peut ne plus nous plaire tant que cela plus tard (ou on se rend compte que depuis son achat on l'a totalement laissé en plan et que donc le posséder n'a pas d'intérêt). ET là on peut le ramener dans le circuit, en le donnant, en le revendant à un bouquiniste ou sur une broquante, en l'offrant à une collectivité, on le "libérant" (bookcrossing) etc.
SI je fais le calcul je pense que pour notre part on ramène dans le circuit +/- autant que l'on achète par an. Tous les ans ou 2 ans on fait le point de nos livres/bd/films, à chaque fois on en trouve qui peuvent sortir de chez nous sans soucis. Au final ne restent vraiment que ceux qui nous sont indispensables ou dont on pense qu'on y reviendra plus tard. Et je pense que ce processus est de plus en plus important au cours de sa vie. Ma mère par exemple va déménager et se débarrasser de la plupart de ses livres sans que cela ne la tracasse aucunement.
ET à ce sujet j'ai été proprement scandalisée quand une école proche de chez moi à jeter à la rue pour le ramassage de la poubelle papier des centaines de livres pour enfants ou éducatifs... et devant les enfants (inutile de dire que j'en ai récupéré une bonne vingtaine pour les réinjecter dans le circuit). Cela me choque à un point ! Déjà le pilonnage me semble une aberration mais ça c'est encore pire... Apprendre aux enfants qu'un livre est un déchet comme les autres... ça sort de mon entendement.
Intéressant tout cela.
De fait, perso j'ai vécu à Paris et cela facilite les choses. Que ce soit pour l'accès ou pour la gratuité ou le moindre coût.
Comme j'ai pu le dire sur d'autres fils, j'ai passé des heures et des heures à la bibliothèque de Beaubourg (qui à mon époque avait aussi une section vidéos en libre accès), je séchais même parfois les cours pour y aller. Je n'y allais jamais avec une idée en tête, j'y allais "le nez au vent" tout en me concentrant sur les thèmes qui m'intéressent je n'empruntais rien (encore trop cher pour moi à cette époque) mais je lisais, regardais les vidéos et faisais quelques photocopies (j'ai notamment affiché des photocopies d'art primitif provenant des livres de beaubourg dans ma chambre d'ado). C'est toujours comme cela que je fréquente ma bibliothèque et ma médiathèque mais maintenant j'emprunte Je fouille, je farfouille, je ressors de là 1h à 1h30 plus tard avec une poignée de bouquins pour un mois, ou 2 ou 3 dvd (documentaires la plupart du temps, zhom - cinéphile - s'occupant des films anc co je suis loin de tous les regarder avec lui).
C'est aussi comme cela que je fréquente les bouquinistes et petites librairies indépendantes, le nez au vent et cela me plait que j'y achète ou non quelque chose (l'achat n'est vraiment pas systématique mais j'aime fréquenter ces lieux, Zhom aussi).
Pour le théâtre et les spectacles, là aussi les villes c'est plus facile. Il y a plusieurs fois par an des animations de rues, il y a plusieurs petits théâtres de troupes amateurs ou semi-pro pas trop cher, il y a très souvent au moins un cinéma d'art et essai avec des formules avantageuses pour les réguliers.
Pour la musique, médiathèque et amis sont mes principales sources mais j'avoue très honnêtement que - maintenant que mes goûts sont affirmés - la musique a pris beaucoup moins de place qu'avant dans ma vie, le silence c'est bien aussi pi je gratouille aussi ma guitare... Là où je vis (et Paris n'en parlons pas !), il y a souvent de petits concerts pour 3 fois rien voire gratuit, maintenant cela dépend ce qu'on aime... mais perso la variété me passe à des km au dessus de la tête. Quand il me prend des envie de musique je me tourne plus facilement vers la radio (une chaîne que je trouve de grande qualité et qui diffuse le genre de musique que j'aime) que vers mes cd/cassettes. J'ai toujours bcp aimé l'opéra... pourtant j'en possède très peu et je n'y ait été qu'une seule fois dans ma vie (offert pour l'un de mes anniversaire). Mais la radio en diffuse régulièrement sur une chaîne spécifique également.
Côté art plastique, bon j'ai jamais été très fan, les musées me gavent un peu (je préfère de loin les musées d'histoire naturelle ou d'histoire de l'homme), mais ma mère (qui par contre peint et aurait adoré en faire son métier) et l'école ont tenu à ce que je visite tous ceux de Paris petit à petit et je le regrette pas. Je pense que cela doit être vu au moins une fois dans sa vie. J'ai d'ailleurs gardé cette philosophie en visitant les musées des villes que je visite. Sinon j'ai des amis étudiants sur le tard (je veux dire qu'ils travaillent) qui le dessin, qui la photo et chaque année il y a porte ouverte.
Pour ce qui est de posséder, évidemment, l'idéal serait de pouvoir emprunter à chaque fois ou d'avoir accès à une ressource partagée ou collective dans tous les cas mais ce n'est pas toujours possible.
eLeN a abordé le sujet des livres de SF très difficiles à retrouver, même en bibliothèque ou chez les bouquinistes. J'ai aussi l'exemple de très très nombreuses BD génialissimes mais restées confidentielles car pas du tout grand public (donc édité de 500 à 5000 exemplaires seulement) : si on n'achète pas rapidement le seul exemplaire sorti dans son magasin de BD on peut être sûr de plus jamais la retrouver que ce soit à l'achat ou en bibliothèque. Et cela a été mon grand malheur car pour "découvrir" de nombreuses perles j'ai du acheter. J'ai donc maintenant aussi plein de BD que je sais que je n'aurais pas achetée si j'avais pu les lire avant. Alors qu'à la base, ayant lu énormément de BD empruntées quand j'étais étudiante (10 par semaine en période d'examen ) j'ai surtout acheté ensuite celles que je considère comme des chef d'œuvres et que je savais vouloir relire et relire encore, en tout cas y accéder quand j'en ai envie et pouvoir les faire découvrir à mes proches... Car je pense que c'est là l'utilité de la possession, et pour que ce soit vraiment pertinent, ces possessions doivent nécessairement être limitées. A quoi cela sert d'avoir tellement de livres ou de cd que l'on ne peut tous les relire ou écouter ?
et là j'en viens au "circuit". Pour moi la possession est rarement "éternelle" je veux dire par là qu'un livre, un film ou un cd que l'on adore à une époque peut ne plus nous plaire tant que cela plus tard (ou on se rend compte que depuis son achat on l'a totalement laissé en plan et que donc le posséder n'a pas d'intérêt). ET là on peut le ramener dans le circuit, en le donnant, en le revendant à un bouquiniste ou sur une broquante, en l'offrant à une collectivité, on le "libérant" (bookcrossing) etc.
SI je fais le calcul je pense que pour notre part on ramène dans le circuit +/- autant que l'on achète par an. Tous les ans ou 2 ans on fait le point de nos livres/bd/films, à chaque fois on en trouve qui peuvent sortir de chez nous sans soucis. Au final ne restent vraiment que ceux qui nous sont indispensables ou dont on pense qu'on y reviendra plus tard. Et je pense que ce processus est de plus en plus important au cours de sa vie. Ma mère par exemple va déménager et se débarrasser de la plupart de ses livres sans que cela ne la tracasse aucunement.
ET à ce sujet j'ai été proprement scandalisée quand une école proche de chez moi à jeter à la rue pour le ramassage de la poubelle papier des centaines de livres pour enfants ou éducatifs... et devant les enfants (inutile de dire que j'en ai récupéré une bonne vingtaine pour les réinjecter dans le circuit). Cela me choque à un point ! Déjà le pilonnage me semble une aberration mais ça c'est encore pire... Apprendre aux enfants qu'un livre est un déchet comme les autres... ça sort de mon entendement.
Re: Culture et consommation
C'est drôle, j'aurais pu écrire la même chose, mot par mot...Raffa a écrit: j'ai passé des heures et des heures à la bibliothèque de Beaubourg (qui à mon époque avait aussi une section vidéos en libre accès), je séchais même parfois les cours pour y aller. Je n'y allais jamais avec une idée en tête, j'y allais "le nez au vent" tout en me concentrant sur les thèmes qui m'intéressent je n'empruntais rien (encore trop cher pour moi à cette époque) mais je lisais, regardais les vidéos et faisais quelques photocopies (j'ai notamment affiché des photocopies d'art primitif provenant des livres de beaubourg dans ma chambre d'ado). C'est toujours comme cela que je fréquente ma bibliothèque et ma médiathèque mais maintenant j'emprunte
J'ai passé les premières années de ma vie en France à faire la queue... (à la bibliothèque de Beaubourg, aux concerts gratuits de la Maison de la Radio... et à la préfecture pour rénouveller ma carte de séjour )
eLeN- Localisation : Ile de France
Date d'inscription : 09/05/2009
Re: Culture et consommation
le sujet "culture" est terriblement compliqué... parce que c'est quoi, pour vous, la "culture" ?
les textes, les musiques, les films, les tableaux... ?
l'art et les oeuvres d'art ?
les traditions de chaque peuple ou de chaque milieu social, l'histoire, les idées (philosophiques, politiques, etc), les savoirs-faire, les métiers, les liens sociaux, les manifestations collectives...
ça aussi, c'est de la culture !
un lien vers un spectacle que j'ai trouvé génial sur le sujet :
(attention les yeux, ça dure 3h !)
http://www.scoplepave.org/
les textes, les musiques, les films, les tableaux... ?
l'art et les oeuvres d'art ?
les traditions de chaque peuple ou de chaque milieu social, l'histoire, les idées (philosophiques, politiques, etc), les savoirs-faire, les métiers, les liens sociaux, les manifestations collectives...
ça aussi, c'est de la culture !
un lien vers un spectacle que j'ai trouvé génial sur le sujet :
(attention les yeux, ça dure 3h !)
http://www.scoplepave.org/
magnésie- Date d'inscription : 13/12/2007
Re: Culture et consommation
magnésie a écrit:
un lien vers un spectacle que j'ai trouvé génial sur le sujet :
(attention les yeux, ça dure 3h !)
http://www.scoplepave.org/
"Paris est la capitale des cultivateurs", "La culture avec un gros Q", "Il y a énormément de fumier dans l'art contemporain", j'adore le début J'écouterai la suite avec plaisir, merci d'avoir indiqué ce lien !
Digitale- Localisation : PACA
Date d'inscription : 27/12/2008
Re: Culture et consommation
bien sûr!magnésie a écrit:le sujet "culture" est terriblement compliqué... parce que c'est quoi, pour vous, la "culture" ?
les textes, les musiques, les films, les tableaux... ?
l'art et les oeuvres d'art ?
les traditions de chaque peuple ou de chaque milieu social, l'histoire, les idées (philosophiques, politiques, etc), les savoirs-faire, les métiers, les liens sociaux, les manifestations collectives...
ça aussi, c'est de la culture !
Digitale a écrit:"Paris est la capitale des cultivateurs", "La culture avec un gros Q", "Il y a énormément de fumier dans l'art contemporain", j'adore le début J'écouterai la suite avec plaisir, merci d'avoir indiqué ce lien !
Un rien caricatural et un peu trop facile. Rassurant sans doute pour tous ceux qui ne tolèrent pas l'art contemporain. Dommage. Toutes ces choses là, peuvent co-exister.
Je regarderai la suite aussi.
eLeN- Localisation : Ile de France
Date d'inscription : 09/05/2009
Re: Culture et consommation
eLeN a écrit:Toutes ces choses là, peuvent co-exister.
Je ne comprends pas de quoi tu parles ? ? ?
Sinon, d'après le début, c'est un spectacle POUR FAIRE RIRE. Vive l'humour, si on y a encore droit en ce monde et sans prise de tête. Oui pcq les spectacles humoristiques font partie de la culture, et ce qui ne fait pas partie de la culture, c'est le stresssssssss.
Bonne soirée, bonne détente.
Digitale- Localisation : PACA
Date d'inscription : 27/12/2008
Re: Culture et consommation
j'avais remarqué...Digitale a écrit:
Je ne comprends pas de quoi tu parles ? ? ?
eLeN- Localisation : Ile de France
Date d'inscription : 09/05/2009
Re: Culture et consommation
et tu peux expliquer ?
Je suis en train de lire le texte je me bidonne bien, caricatural certainement, y'a plein de truc avec lesquels je suis pas d'accord, mais c'est assez jubilatoire et tellement nécessaire
Je suis en train de lire le texte je me bidonne bien, caricatural certainement, y'a plein de truc avec lesquels je suis pas d'accord, mais c'est assez jubilatoire et tellement nécessaire
Dernière édition par Raffa le Ven 10 Juil 2009 - 9:07, édité 1 fois
Re: Culture et consommation
Oui, bien sûr.
Sauf que je ressens les réticences et ça me démotive carrément.
Quand le spectacle commence en disant qu'il y a beaucoup de fumier dans l'art contemporain et qu'on met beaucoup d'art contemporain dans les banlieues (et tout cela sous un ton assez ironique)...enfin. Je suis artiste plasticienne, représentée par une galerie parisienne d'art contemporain et j'interviens souvent dans les écoles de la banlieue parisienne en tant qu'artiste invitée. On travaille en collaboration avec les instits, notamment en ZEP (zone d'éducation proritaire) et on monte des projets qui sont plutôt chouettes, où tout le monde s'investit beaucoup... Et on agit surtout dans la vie du quartier.
Récemment j'ai eu la chance de participer d'un grand projet dans une cité, qui concernait quatre écoles, autour d'un mur qui se faisait systématiquement tagger. Plutôt que de réprimer, la municipalité a choisi un autre moyen, en partant du principe que les taggeurs sont les grands frères ou les cousins des enfants des écoles. Nous avons fait une fresque de 20 mètres de long, à partir des idées et des dessins des enfants. Elle est franchement très belle et pour le moment, elle n'a pas été taggée. Elle améliore visiblement le cadre de vie, ce sont les échos que je reçois: une touche de couleur là où il n'y en avait pas. - et nous l'avons inaugurée par une grande fête avec toutes les familles et un grande buffet de fruits et des légumes, pour ces enfants qui connaissent davantage les légumes sous forme de frites...- Voilà un exemple de ce que faisons, nous, les fumiers de l'art contemporain, dans les banlieues...
Mais c'est vrai que je n'ai peut être pas le sens de l'humour...C'est dingue, je n'avais pas compris que c'était de l'HUMOUR!!!!! -comme les blagues sur les belges ou sur les blondes, quoi, c'est vrai!-
Sauf que je ressens les réticences et ça me démotive carrément.
Quand le spectacle commence en disant qu'il y a beaucoup de fumier dans l'art contemporain et qu'on met beaucoup d'art contemporain dans les banlieues (et tout cela sous un ton assez ironique)...enfin. Je suis artiste plasticienne, représentée par une galerie parisienne d'art contemporain et j'interviens souvent dans les écoles de la banlieue parisienne en tant qu'artiste invitée. On travaille en collaboration avec les instits, notamment en ZEP (zone d'éducation proritaire) et on monte des projets qui sont plutôt chouettes, où tout le monde s'investit beaucoup... Et on agit surtout dans la vie du quartier.
Récemment j'ai eu la chance de participer d'un grand projet dans une cité, qui concernait quatre écoles, autour d'un mur qui se faisait systématiquement tagger. Plutôt que de réprimer, la municipalité a choisi un autre moyen, en partant du principe que les taggeurs sont les grands frères ou les cousins des enfants des écoles. Nous avons fait une fresque de 20 mètres de long, à partir des idées et des dessins des enfants. Elle est franchement très belle et pour le moment, elle n'a pas été taggée. Elle améliore visiblement le cadre de vie, ce sont les échos que je reçois: une touche de couleur là où il n'y en avait pas. - et nous l'avons inaugurée par une grande fête avec toutes les familles et un grande buffet de fruits et des légumes, pour ces enfants qui connaissent davantage les légumes sous forme de frites...- Voilà un exemple de ce que faisons, nous, les fumiers de l'art contemporain, dans les banlieues...
Mais c'est vrai que je n'ai peut être pas le sens de l'humour...C'est dingue, je n'avais pas compris que c'était de l'HUMOUR!!!!! -comme les blagues sur les belges ou sur les blondes, quoi, c'est vrai!-
eLeN- Localisation : Ile de France
Date d'inscription : 09/05/2009
Re: Culture et consommation
Merci de ton partage et merci d'apporter un autre regard. C'est bien
J'ai rajouté un édit dans mon message précédent... Je suis loin d'avoir fini les 63 pages mais je crois qu'il faut prendre cette pièce très orientée (ce qui devient de plus en plus rare dans le monde lissé que l'on nous propose) pour ce qu'elle est et rien de plus Et je suis parfaitement d'accord avec eux sur la novlangue qui nous a envahie.
Pour info les blagues sur les belges font rire les belges (d'ailleurs ils en inventent eux mêmes ) et même les blondes belges
J'ai rajouté un édit dans mon message précédent... Je suis loin d'avoir fini les 63 pages mais je crois qu'il faut prendre cette pièce très orientée (ce qui devient de plus en plus rare dans le monde lissé que l'on nous propose) pour ce qu'elle est et rien de plus Et je suis parfaitement d'accord avec eux sur la novlangue qui nous a envahie.
Pour info les blagues sur les belges font rire les belges (d'ailleurs ils en inventent eux mêmes ) et même les blondes belges
Re: Culture et consommation
Je suis d'accord avec ce que tu dis.
Ce qui m'énerve, par contre c'est quand c'est la seule lecture qu'on a de l'art contemporain et c'est malheureusement souvent le cas.
Les gens lisent ce genre de commentaire et ne font pas la part des choses et ça influence leur point de vue de façon négative.
Je me rappelle de la pièce "Art" de Yasmina Reza qui avait fait un gros succès. Il était question d'un monochrome blanc et les personnages de la pièce ne concevaient pas qu'on puisse aimer sincèrement un tableau monochrome. Soit c'était de l'investissement, soit c'était du snobisme. Puis, je passe mon temps à expliquer le sens du monochrome, mais c'est se battre contre des géants. Les gens se sont fait une idée sur la question, point barre. Et c'est déjà assez dur de faire passer de nouvelles idées (là, je ne parle pas du monochrome, qui n'est pas nouveau) sans tous ces préjugés contre.
Ce qui m'énerve, par contre c'est quand c'est la seule lecture qu'on a de l'art contemporain et c'est malheureusement souvent le cas.
Les gens lisent ce genre de commentaire et ne font pas la part des choses et ça influence leur point de vue de façon négative.
Je me rappelle de la pièce "Art" de Yasmina Reza qui avait fait un gros succès. Il était question d'un monochrome blanc et les personnages de la pièce ne concevaient pas qu'on puisse aimer sincèrement un tableau monochrome. Soit c'était de l'investissement, soit c'était du snobisme. Puis, je passe mon temps à expliquer le sens du monochrome, mais c'est se battre contre des géants. Les gens se sont fait une idée sur la question, point barre. Et c'est déjà assez dur de faire passer de nouvelles idées (là, je ne parle pas du monochrome, qui n'est pas nouveau) sans tous ces préjugés contre.
eLeN- Localisation : Ile de France
Date d'inscription : 09/05/2009
Re: Culture et consommation
Je comprends et c'est vrai que des préjugés envers l'art contemporain (et la CULture avec un grand CUL ) il y en a pas mal... Toi qui baigne dedans et qui l'aime ce ne doit pas être facile tous les jours...
SInon je voudrais vous demander votre avis (dans le cadre de cette discussion) sur cette nouvelle
SInon je voudrais vous demander votre avis (dans le cadre de cette discussion) sur cette nouvelle
Condoléances à votre récepteur qui fin 2011 ne servira peut-être plus à grand-chose.
Le 30 novembre 2011 sera une date à marquer d’une pierre blanche. Ou noire.
Cette date initiée par le plan numérique 2012 présenté par Eric BESSON le 21 octobre 2008 marquera le passage généralisé à la télé numérique et l’extinction définitive du signal analogique. Mais 5 % du territoire français ne seront pas couverts par la TNT… 1,5 millions de français au bas mot auront les télés les plus reposantes qui soient. Ecran Noir, neige, à vous de choisir.
Toutes les zones frontalières, montagnardes ou les bords de mer sont menacés.
Mais qu’on se rassure, le CSA veille au grain : équipement de ces exclus de la TNT en paraboles, abonnement ADSL ou réception de la télé par câble, les solutions sont trouvées. Reste à savoir à qui adresser la facture du numérique. La fracture sociale contre laquelle luttait le Président CHIRAC vient d’être officialisée par FILLON, ses Ministres et Secrétaires d’Etat…
Les opérateurs télécoms paient donc fort cher des fréquences que l’Etat ne souhaite pas acquérir via le CSA de telle façon que les fréquences dédiées à la télé se réduisent comme une banquise en temps de réchauffement climatique.
Vous aimez la télé ? Tant pis pour vous ! | Owni.fr
Re: Culture et consommation
Si notre télé devient inutilisable, bah on la vendra.
Emma- Date d'inscription : 22/06/2009
Re: Culture et consommation
elle sera pas plus utilisable par l'acheteur Mais c'est surtout sur la question de l'accès à l'information, aux documentaires, aux films récents ou plus anciens etc. via la télé qui me pose question. Pas pour nous, qui pour beaucoup ne sommes pas favorables à la TV voire n'en ont pas et qui avons décidé d'accéder à ce qui nous intéresse autrement, mais pour ceux qui n'en ont accès que par la télé, y compris qui en font un usage modéré et réfléchi...
C'est une question à laquelle je n'ai pas de réponse c'est pourquoi je demande votre avis...
C'est une question à laquelle je n'ai pas de réponse c'est pourquoi je demande votre avis...
Re: Culture et consommation
L'accès à la TNT se fait par un petit boitier, donc a priori, il n'y a pas de raison que les télé basiques ne soient pas utilisables. Moches et encombrantes : certes.
La TV n'est pas le seul moyen d'accès à l'information... Radio et journaux le sont aussi.
Je pense aux coins reculés dans les campagnes (notamment au berceau de ma famille), la télé ne sert qu'à passer le temps pour ceux qui ne peuvent plus rien faire d'autre. Sinon, tout le monde va lire le journal, que ce soit grâce à un abonnement (toujours moins onéreux que la redevance télé) ou au café.
Pour ce qui est des films récents et des documentaires, là, ça peut poser problème. Mais on peut supposer qu'à l'heure du tout numérique, il existera des moyens de copier sur DVD des émissions diffusées sur le net (l'enregistreur DVD existe, la TV sur internet existe mais la combinaison des deux, je ne sais pas), ce qui permettra aux isolés d'être un peu au courant. Quitte à ce qu'une bonne âme avec une meilleure connexion internet grave des DVD pour les leur faire passer. On peut sans doute imaginer qqch comme ça.
La TV n'est pas le seul moyen d'accès à l'information... Radio et journaux le sont aussi.
Je pense aux coins reculés dans les campagnes (notamment au berceau de ma famille), la télé ne sert qu'à passer le temps pour ceux qui ne peuvent plus rien faire d'autre. Sinon, tout le monde va lire le journal, que ce soit grâce à un abonnement (toujours moins onéreux que la redevance télé) ou au café.
Pour ce qui est des films récents et des documentaires, là, ça peut poser problème. Mais on peut supposer qu'à l'heure du tout numérique, il existera des moyens de copier sur DVD des émissions diffusées sur le net (l'enregistreur DVD existe, la TV sur internet existe mais la combinaison des deux, je ne sais pas), ce qui permettra aux isolés d'être un peu au courant. Quitte à ce qu'une bonne âme avec une meilleure connexion internet grave des DVD pour les leur faire passer. On peut sans doute imaginer qqch comme ça.
Emma- Date d'inscription : 22/06/2009
Re: Culture et consommation
L'accès à la TNT se fait par un petit boitier
Oui mais ce qu'explique l'article c'est que justement la TNT ne couvre pas, et ne couvrira pas, toute la France. La TNT fonctionne sur une télé analogique ? (je ne sais rien je n'y connais rien, pas de TNT en belgique , je sais juste que chez ma mère la TNT est arrivée avec une nouvelle télé...)
Les journaux sont aujourd'hui très menacés par le numérique aussi... les journalistes sont très inquiets à ce sujet. En tout cas de moins en moins de journaux sont économiquement stable et la plupart regarde l'avenir avec grande inquiétude. La radio espérons que ça dure...
Pour ce qui est des films récents et des documentaires, là, ça peut poser problème. Mais on peut supposer qu'à l'heure du tout numérique, il existera des moyens de copier sur DVD des émissions diffusées sur le net (l'enregistreur DVD existe, la TV sur internet existe mais la combinaison des deux, je ne sais pas), ce qui permettra aux isolés d'être un peu au courant. Quitte à ce qu'une bonne âme avec une meilleure connexion internet grave des DVD pour les leur faire passer. On peut sans doute imaginer qqch comme ça.
Justement c'est ce que pointe l'article oui ce sera "possible " mais beaucoup plus cher qu'avant (qu'avec la télé), sans parler de la fracture numérique et de ceux, qui existent, qui refusent l'ordinateur et l'informatique.
Effectivement si internet il y a, pas besoin de se poser la question de l'accès
Mais justement c'est cela je trouve qui pose question... Merci de ton avis en tout cas
Re: Culture et consommation
C'est pas ça, l'essence de la conception libérale du progrès? "On vous offre mieux, vous n'avez pas le choix même si vous étiez satisfait avant, et pour conserver le service il faudra dorénavant payer"Raffa a écrit:
Justement c'est ce que pointe l'article oui ce sera "possible " mais beaucoup plus cher qu'avant (qu'avec la télé)
pepe_de_bienvenida- Age : 61
Localisation : Deux-Sèvres
Date d'inscription : 31/03/2009
Re: Culture et consommation
Je n'ai pas tout lu en détail, mais survolé tous vos messages, et il m'a semblé que personne ne mentionnait internet. Pourtant, comme portail d'accès SV à la culture, je pense que l'on ne fait pas mieux.
J'ai toujours adoré apprendre par moi-même ; j'ai beaucoup lu étant enfant et plus grande, des livres, des revues de mes parents ; je devais regarder la télé une fois par semaine, et des cassettes vidéo.
Pourtant, la grande majorité de ma culture actuelle a été forgée grâce au net. Quelque chose m'interroge, je recherche sur l'ordinateur, et de fil en aiguille je tombe sur des choses intéressantes qui m'apprennent beaucoup. Il y a même des vidéothèques sur le net...
Je crois que l'on se fait un peu une idée surfaite de la culture dépendant de la consommation et du support matériel. C'était peut-être le cas il y a 10 ans, mais plus maintenant. Bien sûr, cela ne remplace pas le fait de tenir entre ses mains un bon livre, je vous l'accorde. Par ailleurs, la personne qui n'a pas d'ordinateur ni de cybercafé à proximité se trouve un peu embêtée, mais je pense que c'était le cas aussi de la personne qui n'avait pas non plus de bibliothèque à proximité il y a peu, et l'on trouve maintenant un accès à internet gratuit dans presque toutes les bibliothèques.
Après, je vous pose une autre question, dont je suis certaine de la réponse : la consommation ne fait-elle pas plutôt partie de la culture occidentale ? Le mot culture n'a bien sûr plus la même signification dans ce sens...
Oulala, quelle prise de tête les amis ! ^^
J'ai toujours adoré apprendre par moi-même ; j'ai beaucoup lu étant enfant et plus grande, des livres, des revues de mes parents ; je devais regarder la télé une fois par semaine, et des cassettes vidéo.
Pourtant, la grande majorité de ma culture actuelle a été forgée grâce au net. Quelque chose m'interroge, je recherche sur l'ordinateur, et de fil en aiguille je tombe sur des choses intéressantes qui m'apprennent beaucoup. Il y a même des vidéothèques sur le net...
Je crois que l'on se fait un peu une idée surfaite de la culture dépendant de la consommation et du support matériel. C'était peut-être le cas il y a 10 ans, mais plus maintenant. Bien sûr, cela ne remplace pas le fait de tenir entre ses mains un bon livre, je vous l'accorde. Par ailleurs, la personne qui n'a pas d'ordinateur ni de cybercafé à proximité se trouve un peu embêtée, mais je pense que c'était le cas aussi de la personne qui n'avait pas non plus de bibliothèque à proximité il y a peu, et l'on trouve maintenant un accès à internet gratuit dans presque toutes les bibliothèques.
Après, je vous pose une autre question, dont je suis certaine de la réponse : la consommation ne fait-elle pas plutôt partie de la culture occidentale ? Le mot culture n'a bien sûr plus la même signification dans ce sens...
Oulala, quelle prise de tête les amis ! ^^
Invité- Invité
Re: Culture et consommation
si cela a été un peu abordé et je suis d'accord avec toi, sauf qu'il existe encore un énorme fossé numérique entre ceux qui ont accès à un ordinateur (même si cela s'est démocratisé tout le monde n'a pas les moyens d'avoir un ordi ET une connexion internet et quand ils vont dans un cyber ce n'est pas nécessairement pour la culture) et savent s'en servir (notamment pour autre chose que la communication, pour bcp de gens internet n'est qu'un minitel amélioré mail, msn et facebook sont l'essentiel de leur activité + qqs itinéraires googlemap, billet de train ou horaire de bus) et les autres. Comme pour la lecture il y a une alphabétisation informatique à faire. et ce n'est pas parceque l'ordi se trouve désormais dans beaucoup de foyer qu'ils ont rééllement "accès" à gallica, à canal U ou aux musées virtuels pour donner qqs tout petits exemples.
Sans parler des vieux ordi comme le mien pour lequel nombre de vidéo ou d'animation flash sont irregardable.
Mais oui Internet est un formidable outil de démocratisation de ce genre de chose et comme toi je ne pourrais plus m'en passer dans ce cadre (enfin tout est relatif hein )
Sans parler des vieux ordi comme le mien pour lequel nombre de vidéo ou d'animation flash sont irregardable.
Mais oui Internet est un formidable outil de démocratisation de ce genre de chose et comme toi je ne pourrais plus m'en passer dans ce cadre (enfin tout est relatif hein )
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