"Dans les forêts de Sibérie" de Sylvain Tesson

Bonjour,

J'ai vu il y a quelques jours un documentaire assez intéressant sur internet, mais la vidéo n'est plus disponible.
Un homme était parti vivre six mois totalement isolé dans la campagne russe, et il avait filmé peu à peu son aventure. J'ai trouvé cela assez intéressant et je pense que cela pourrait plaire à certains ici.

Pour rassasier son besoin de liberté, Sylvain Tesson a trouvé une solution radicale: s’enfermer dans une cabane en pleine taïga sibérienne, sur les bords du lac Baïkal, pendant six mois. De février à juillet, il a choisi de faire l’expérience du silence, de la solitude, et du froid.

« Le défi de six mois d’ermitage, c’est de savoir si l’on réussira à se supporter.
En cas de dégoût de soi, nulle épaule où s’appuyer, nul visage pour se lustrer
les yeux. Vivre en cabane c’est l’expérience du vide ! »
En filmant presque quotidiennement ses impressions, ses joies et ses peines face à la splendeur du lac, ses doutes, mais aussi, ses moments d’extase, de paix intérieure et d’osmose avec la nature, Sylvain Tesson nous fait partager un rêve enraciné dans l'enfance, l'expérience d'une transformation intérieure. « La vie en cabane apprend à peupler l’instant, à ne rien attendre de l’avenir et à accepter ce qui advient comme une fête. Le génie du lieu aide à apprivoiser le temps. »
Un film de Sylvain Tesson et Florence Tran

Quelqu'un l'a vu ? Qu'en avez-vous pensé ?
Si quelqu'un a un lien, qu'il n'hésite pas.

Je n'ai pas vu ce documentaire (je ne vois aucune vidéo sur internet, je n'ai pas d'ADSL).

Aborder cette expérience comme un défi (pour reprendre le terme employé), jette d'emblée une ombre sur l'intérêt de la chose pour moi.

Les six mois vont de février à juillet dans l'hémisphère nord. Ça aurait sûrement été un autre "défi" de le faire pendant le 2nd semestre, lorsque la durée du jour décroît et qu'on entre dans l'hiver.

Qu'on ne se méprenne pas sur le sens de mon post : je ne critique pas la recherche de la solitude que je considère comme un besoin naturel de l'être humain et qui m'est nécessaire au même titre que l'oxygène.

Mais cela suscite chez moi des questions : faut-il être absolument seul pour se connaître ? Pour vivre une transformation intérieure ? Pour se mettre au contact de la nature ?

formidable

Je n'ai pas vu le film mais j'ai entendu parler du livre qu'il a écrit sur cette expérience: "les forets de sibérie". Le sujet m'intrigue mais je rejoint le commentaire précédent, le fait de dire qu'il faut s'isoler du monde et vivre la solitude extreme pour se retrouver me dérange un peu. Se découvrir c'est avant tout découvrir les autres. Bien que des petits moments de solitude peuvent etre bénéfiques aussi. Mais ce n'est que mon avis..

Je me souviens d'une interview radio du gaillard, il a dit
-je me suis payé deux choses qui seront un jour un luxe, de la solitude et du froid.

alain corrigible a écrit:Je me souviens d'une interview radio du gaillard, il a dit
-je me suis payé deux choses qui seront un jour un luxe, de la solitude et du froid.

"Et de l'eau", de mémoire.

Et il en a fait un bouquin dont j'ai mangé le titre, mais qui doit probablement tourner autour de "6 mois dans une cabane".

« Dans les forêts de Sibérie » (Editions
Gallimard, 2011). (cf.sa bio ici )
Il était l'invité, avec Michel Siffre, de l'émission "la tête au carré ", hier sur F-I : ré-écoutable ici

alain corrigible a écrit:Je me souviens d'une interview radio du gaillard, il a dit
-je me suis payé deux choses qui seront un jour un luxe, de la solitude et du froid.

J'ai entendu la même chose sur inter. Cette phrase m'a beaucoup marquée... en général, on n'associe pas la solitude ni le froid avec une notion de bien être. Ca m'a turlupiné un moment ! J'imagine qu'il faisait référence au réchauffement climatique.
Et puis, il a dit aussi, j'étais "à quinze jours de marche d'une ROUTE"

L'avez-vous lu ? Et qu'en avez-vous pensé ?
(je compte le commencer cette semaine)

Un lien qui en parle ici :
http://www.agoravox.fr/culture-loisirs/culture/article/dans-les-forets-de-siberie-de-108577

J'ai lu le bouquin.
En bref, de la neige, du silence, 2 chiens, de la vodka (beaucoup) et des pâtes achetées en quantités astronomique pour tenir 6 mois.
Bien écrit mais pas follement révolutionnaire ni vraiment impérissable.
A un moment, il écrit qu'il a balancé ses bouteilles vides dans une congère et qu'il les retrouvera au printemps. Super...

J'ai bien aimé, c'est très courageux de sa part ce qu'il a fait. Mais bien au-delà de l'histoire même de sa vie au jour le jour pendant 6 mois dans sa cabane de 9 m2, ce sont surtout ses réflexions sur le monde, la société de consommation, la nature humaine, etc qui sont passionnantes. Faut dire qu'il a eu le temps de penser à tout ça parce qu'il n'y avait pas grand chose à faire d'autre là bas (à part couper du bois, pêcher dans le Baïkal, entretenir le poêle, se promener et boire beaucoup de vodka...)

Justement ce qui m'a gêné dans le livre c'est le fait qu'il abuse de la vodka, que lors des rencontres avec d'autres personnes ce soit pour se saoûler, je n'ai pas trop aimé pour ces raisons, ça fausse tout.

Je trouve la démarche en elle même intérressante (je vis le plus souvent dans une cabane), le seul bémol de mon point de vue , c'est le côté mercantile (soit il fait une experience mais pourquoi en faire un film et un livre sinon pour de l'argent ),c'est cela qui est dérangeant.
Concernant la solitude , il est beaucoup plus facile d'être seul dans une ville grande ou petite (la vie en société n'étant qu'un artifice) ,que dans une cabane en siberie.

Pour les intéressés, il faut voir les films ou lire le journal d'un américain qui a vécu seul dans les Rocheuses pendant plus de 30 ans.. arrivé à l'âge de la retraite, en canot avec des outils manuels, il a tout construit uniquement à partir de la forêt. Il est parti à 90 ans, pour la raison qu'il commençait à trop ressentir le froid de l'hiver!
Le résumé d'années sur pellicule ( caméra stable pendant qu'il construit sa maison, la cheminée, le garde-manger, ses techniques pour fabriquer ses ustensiles de cuisine... un trésor, et aussi le poème d'un homme serein.
On trouve ce documentaire, un classique, sur le réseau PBS, le Vermont Public Television, une chaîne télé privée communautaire
Si je le retrouve....

Pyrrhon ... je ne sais pas exactement ce que tu entends par '' plus facile d'être seul dans une ville....'' ... ce que je ressens dans une ville, ou même un village est plutôt de l'isolement, alors que dans la forêt, c'est une solitude de plénitude, une fusion avec la Nature.

On pourrait aussi dire '' ... plus facile d'ignorer les autres dans les villes ou les villages... impossible de s'ignorer soi-même dans une cabane en Sibérie ! ''

Je suis, par les circonstances, ''forcée'' de vivre dans un village temporairement... j'ai dû quitter mon précieux domaine boisé ... la forêt, les mésanges, la rivière, qui sont ma vraie famille et auprès de qui, jamais, je ne ressens la solitude.

Franchement, si lui peut gagner des sous avec 6 mois !! je serai bientôt riche si j'écris ce que j'ai vécu pendant 35 ans dans ce Lieu ... c'est ça ? ... naaaaaaaaaann ... j'en témoigne gratos ici et aileurs, même pas de droit d'auteur

bonjour Louise elie,
ça a l'air super interessant l'histoire de ce monsieur...avec peut-être quelques bonnes idées à piocher et à copier, ou tout au moins essayer...
si tu pouvais nous mettre un lien, ce serait chouette!
merci par avance.
d'autre part, tu n'as peut-être pas de sous avec ce que tu as vécu, mais quelque part, c'est toi qui nous rend riches (de ton expérience...)alors, MERCI

Bonjour Le grizzly ...
merci merci pour tes paroles chaleureuses réconfortantes

je viens d'envoyer un courriel à PBS pour un lien et les infos ... j'ai d'abord cherché là http://www.vpt.org/shop ... direction la boutique sur amazon.. mais le film n'y est pas.
Il passe en boucle chaque année fin décembre début janvier au cours d'une activité levée de fonds
à suivre
......... édition; le responsable est en vacances , retour le 21.............

Bonne journée à tous ... courage là où le climat est rude en ce moment... ici, à l'opposé, le temps est trop doux pour la saison !

Edit 13 février : esscusez à l'administration pour le doublon... c'est pour faire suivre le sujet... voir ''alone in the wilderness'' pour l'histoire de Dick Proenneke